La critique
Un petit village, près de la Mer Egée. Trois enfants font l'apprentissage de la vie. Omer ne supporte plus son père ,qui le néglige, et souhaiterait même sa mort. Il est ainsi heureux que son paternel tombe malade et fait en sorte de trafiquer ses médicaments pour qu'il ne suive pas la voie de la guérison. Yakub, lui, passe son temps à rêver de sa maitresse d'école dont il est tombé amoureux. Enfin Yildiz doit subir la pression de sa mère qui souhaite qu'elle commence à prendre des responsabilités maintenant qu'elle entre dans l'adolescence. 5 temps, ceux de la prière et d'heures distinctes de la journée pour méditer et ,malgré la peur, grandir.
Des temps et des vents, le titre français de ce film turc ne pouvait pas aussi bien coller ! Car nous suivons ces trois enfants dans leur quête identitaire, une quête rythmée par les différents temps de prière et par le bruit du vent. Le genre d'oeuvre qui se ressent, où l'on se laisse porter par le bruit du vent, de la nature. Les balades se succèdent,avec grâce, au milieu de paysages sublimes et poétiques. La preuve même que sans moyens on peut faire du très grand cinéma, sensible et universel. Plans colorés, réalisation archi maitrisée, jeunes acteurs amateurs fabuleux : Des temps et des vents est filmé à hauteur d'enfant et touche autant qu'il hypnotise par sa beauté formelle. Le fond n'est pas en reste puisque nous découvrons tout le long de cette oeuvre un regard particulièrement dur sur le monde adulte. Monde menaçant et violent, que les trois gamins peinent à comprendre. Film sur la difficulté de la transmission et de l'éducation (les pères de famille, anciens enfants battus, perpétuent la tradition) , le long métrage de Reha Erdem ne se fait jamais moralisateur , il se contente de contempler (avec une remarquable quiétude) les rapports complexes et agressifs des enfants et des parents. Une vraie bouffée d'air frais.
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