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La sélection de la semaine : Paco les mains rouges, Isabellae, Mandarine and Cow, Cap Horn et Les Fondus du vin

Par Casedepart @_NicolasAlbert

Pour cette deuxième semaine du mois de septembre, Case Départ vous propose sa sélection d’albums de la semaine. Parmi ces dernières nouveautés, il y a pour vous quelques petites merveilles : l’excellent album historique, très sombre : Paco les mains rouges, le deuxième tome de la série fantastico-médiéval Isabellae, Mandarine and Cow : un album jeunesse très original, l’ultime album de la série Cap Horn et deux albums sur le thème du vin : les Fondus du vin de Bordeaux et les Fondus du vin de Bourgogne. Bonnes lectures !

Paco les mains rouges :

dans l’enfer du bagne de Cayenne

paco les mains rouges
La Grande terre est le premier album du diptyque Paco les mains rouges, scénarisé par Fabien Vehlmann et dessiné par Eric Sagot. Ce fabuleux récit plonge le lecteur dans l’enfer du bagne de Cayenne, dans les années 30. Un témoignage dur et parfois cruel du sort réservé aux condamnés que la France envoyait à l’autre bout du Monde, dans la torpeur de la Guyane.

Patrick Comasson est instituteur ; pourtant ce notable se retrouve prêt à embarquer pour le bagne de Cayenne. Propre sur lui, avec une gueule d’ange, comment ce gentil instit va devenir un vrai taulard pur et dur ? Comment Patrick Comasson va-t-il se muer en Paco les mains rouges, un être sanguinaire ? Comment en est-il arrivé là ?

Condamné à perpétuité pour un crime passionnel, il échappe de justesse à la guillotine. D’ailleurs, lui-même a du mal à comprendre ce qui lui arrive. C’est seulement le jour de l’embarquement qu’il prend conscience qu’il va passer le reste de sa vie loin de la France, dans un lieu que personne ne connaît réellement et dont la réputation n’est plus à faire.

Sur le navire, qui va passer plusieurs mois en mer, un système pyramidal se met en place. Tout en haut, se trouve les caïds que tout le monde respecte y compris les gardiens. En bas, tous les autres, dont les crimes sont moins flamboyants doivent faire leur preuve pour ne pas être les souffre-douleurs de premiers.

Patrick établit alors une stratégie. Il se fera tatouer le corps pour se faire respecter lui-aussi des autres prisonniers. Il se rapproche alors d’un gros dur, Armand, dit La Bouzille, maître du tatouage qui lui dessinera La mort qui fauche sur son dos, en souvenir d’avoir échapper au souffle de la guillotine.

Arrivé à Saint-Laurent du Maroni, le paysage paradisiaque va se transformer en véritable enfer pour Patrick. Violé par des prisonniers, il se venge en tuant d’un coup de couteau l’un de ses bourreaux. Il devient alors Paco les mains rouges et par la même occasion, le respect des autres prisonniers. Puis, un surveillant l’embauchera comme garçon de famille pendant deux ans.

Librement inspiré de Papillon d’Henri Charrière, le récit bouleversant de Fabien Vehlmann n’est pas tendre. Il décrit parfaitement un univers où la violence est à son zénith et où les hommes n’ont pas d’autres choix de l’utiliser abondamment pour survivre. Un monde de débrouille régit par des règles et des codes que les bagnards doivent apprendre rapidement s’il veulent vivre longtemps. Le scénariste fait le choix de la simplicité pour son histoire ; il s’appuie sur les faits bruts très cruels et non sur de longues descriptions. Paco nous livre son récit en dialoguant avec une jeune fille inconnue, ce qui renforce l’histoire par une dose d’humanité manquante dans cet enfer du bagne. Très documenté, Paco les mains rouges ne sombre jamais dans le pathos ni le drame à tout prix. Tout en pudeur, le récit est poignant et ne laissera pas insensible le lecteur. Pour être au plus près de la réalité, Eric Sagot est allé plusieurs fois sur place pour y effectuer des recherches graphiques. Les décors et les costumes de l’époque sont d’une grande précision. Son trait élégant et tout en rondeur est faussement simpliste et il contraste avec l’univers cruel de Cayenne. Cette ambiance est renforcée par des couleurs teintées de marron et de beige, magnifiques. Un des très bons albums de cette rentrée. On attend la suite avec impatience.

  • Paco les mains rouges, tome 1 : La grande terre
  • Auteurs : Fabien Vehlmann et Eric Sagot
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 14,99 €
  • Sortie:6 septembre 2013

Isabellae cherche toujours sa soeur

isabellae

Une mer de cadavres est le deuxième tome de la très bonne série fantastico-médièvale, Isabellae dont Case Départ vous avez présenté le premier opus L’homme-nuit. Dans cet album, de Gabor et Raule, Isabellae poursuit ses recherches pour retrouver sa sœur. Pour cela, elle embarque avec ses compagnons sur un navire ; mais la traversée s’avérera ne pas être de tout repos.

Isabellae Ashiwara est toujours à la recherche de sa jeune sœur Siuko. Toujours accompagnée par Masshiroi et Jinku, elle se rend à Abashiri. Sur le port, elle apprend que celle qu’elle cherche, s’est embarquée sur un bateau, une heure auparavant. Afin d’atteindre son but, elle se fait engager par Maître Yuan pour le protéger. Avec le vieil homme, artiste-peintre, et ses compagnons, elle embarque sur un navire à la poursuite du navire sur lequel se trouve sa sœur. Toujours hantée par le fantôme de son père, Isabellae est en proie aux doutes.

Deux mercenaires chinois faisant partie de l’équipage fomentent un complot qui vise à assassiner Maître Yuan. Aidée par le capitaine du bateau, Isabellae repousse les malfaiteurs. Mais le navire est peu sûr, d’autres mutineries pourraient éclater. La jeune femme, Masshiroi et Jinku se tiennent sur leurs gardes. C’est à ce moment qu’ils ont une vision d’effroi : des cadavres flottent à la surface de la mer…

Ecrit à la manière d’un huis-clos (l’album se déroule entièrement sur le navire), le récit de Raule est très sombre. Ce second tome confirme tout le bien que Case départ pensait de cette série d’une très grande qualité Isabellae. Captivante, l’histoire fait la part belle aux scènes d’action et de combats, mais pas uniquement. Teintée de fantastique et de coutumes orientales, elle se base aussi sur les caractères forts des personnages, bien étudiés. En plus de la quête pour retrouver Siuko, se greffe le sort fragile lié à Maître Yuan. Cette histoire dans l’histoire permet d’apporter une touche de suspens bien sentie.

Le trait semi-réaliste délicat de Gabor est extrêmement bien maîtrisé. Les décors médiévaux et orientaux, les expressions des personnages, ainsi que les scènes d’actions sont très soignés. Son art du mouvement est parfait. A noter, un travail très réussi sur l’encrage et les couleurs.

  • Isabellae, tome 2 : une mer de cadavres
  • Auteurs : Raule et Gabor
  • Editeur: Le Lombard
  • Prix: 13,99 €
  • Sortie: 30 août 2013

Mandarine and Cow :

une série jeunesse déjantée

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Mandarine and Cow est une série jeunesse de Jacques Azam. Dans ce troisième tome, intitulé Panique dans les prés, le jeune public retrouvera avec plaisir, la Famille Mandarine et sa vache douée de parole. Ces personnages sont connus des plus jeunes grâce à la série télévisée, diffusée par France 3 depuis 2007, dans le programme Ludo. A travers les gags en deux planches, les Mandarine vaquent à leurs occupations, pour le plus grand bonheur des fans.

Dans la famille Mandarine, je veux : la mère, inventrice d’objets en tout genre loufoques et qui transforme la maison en laboratoire d’expérimentation. Je veux : le père, qui brille par son absence et que les autres membres du foyer arrivent à avoir uniquement par téléphone. Je veux : Lulu, la fille, brillante à l’école et qui est maniaque. Je veux : Chico, le fils, cancre mais qui paraît être le plus normal de la famille. Et enfin, je veux : la vache domestique de la famille, une belle charolaise, douée de parole, qui conduit la voiture Mandarine et folle de jus d’orange. Cette famille originale vit des aventures drôles et souvent décalées.

Dans Panique dans les prés, Chico essaie de dresser sa vache à devenir une vraie vache de garde car depuis quelques mois, les vols et effractions sont de plus en plus fréquents dans la ville. Les lecteurs retrouveront aussi la vache chez l’orthodontiste, mais aussi au théâtre, à la piscine ou encore en totale déprime.

Dans une scénette, Les Mandarine passent leurs vacances à la mer et la vache a la bonne idée de faire de la pêche sous-marine. Aux dépends des autres vacanciers…

On retrouvera aussi la famille, guidée par Lulu, s’essaie à un test de quotient intellectuel. Le plus doué n’est peut être pas celui que l’on croit.

Parue la première fois, en 2004, dans les pages de l’excellent magazine, disparu depuis, Capsule Cosmique, la série Mandarine and Cow s’appelait alors Chico Mandarine. C’est lorsque la bande dessinée fut adaptée en série animée pour France 3, qu’elle prit son nouveau nom. Les gags de Jacques Azam sont toujours aussi savoureux, souvent très décalés mais teintés d’une réelle poésie. Le succès de la série tient aussi aux traits de caractère des personnages de cette famille loufoque, ainsi qu’au décalage de l’animal domestique original qu’est la vache. Une vraie réussite !

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  • Mandarine and Cow, tome 3 : Panique dans les prés
  • Auteur : Jacques Azam
  • Editeur: Bayard / Milan, collection BD Kids
  • Prix: 9.95 €
  • Sortie: 4 septembre 2013

La fin de la saga d’aventures en Terre de Feu :

Cap Horn

cap horn

Le prince de l’âme est le quatrième et dernier de la saga historique Cap Horn. Cet ultime album, scénarisé par Christian Perrissin et mis en images par Enea Riboldi clôt cette série mêlant exotisme et aventures maritimes au XIXe siècle.

Fin du XIXe siècle. Terre de Feu. Cette région est habitée par une population hétéroclite mêlant des chercheurs, des missionnaires anglais, des pêcheurs de phoques et des militaires chiliens et argentins. A ces habitants venues de contrées lointaines, il faut y ajouter des tribus primitives et séculaires que sont les Ona, les Alakalof et les Yahgan.

En face de la Terre de Feu se situe le célèbre et tant redouté Cap Horn, une des îles les plus australes de la planète.

L’ambiance est lourde dans la petite communauté de Oushouaya ; la population décline, décimée par les maladies. En quelques jours, 18 personnes sont décédées. Cette population fragile est issue des peuples primitives des îles. Beaucoup d’habitants vont alors reprendre le bateau pour revenir chez eux en Europe. Mais une poignée d’entre-eux décident de rester. C’est le cas de Anna Lawrence, qui instruit la population locale, mais aussi Mrs Bartlett qui s’occupe du dispensaire, de plus en plus rempli.

Avec déchirement, Mister Orth décide lui aussi de quitter le village. Il embarque alors sur la Huemel en direction de Punta Arenas. A bord, il retrouve De Boeldieu, très remonté contre Delagado, le capitaine du navire, qui ne souhaite pas porter assistance à un marin en perdition sur son embarcation. Fou de rage, il se suicide, laissant le capitaine et Orth circonspects.

Dense, le scénario de Christian Perrissin joue beaucoup sur l’entremêlement des histoires de ses personnages complexes. Cette belle saga d’aventures enchaîne les scènes d’action pour captiver le lecteur. Le trait réaliste de l’italien Enea Riboldi, de facture classique semble parfois très figé.

  • Cap Horn, tome 4 : Le prince de l’âme
  • Auteurs : Christian Perrissin et Enea Riboldi
  • Editeur: Les Humanoïdes Associés
  • Prix: 11,20 €
  • Sortie: 28 août 2013

Les Fondus du vin de Bordeaux

et Les Fondus du vin de Bourgogne

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Les éditions Bamboo aiment le vin et le prouvent en publiant, en même temps, deux albums sur cette boisson : Tout d’abord, Les Fondus du vin de Bourgogne, dont le récit est écrit par Hervé Richez et Christophe Cazenove et mis en images par Péral assisté par Olivier Saive. Le deuxième album, Les Fondus du vin de Bordeaux, est scénarisé par les mêmes auteurs et mis en images par Serge Carrère.

C’est en Bourgogne, que la passion des Fondus pour le vin va les mener. Napoléon, outre celle de vouloir asservir l’Europe, avait une passion : le Gevrey- Chambertin. Alexandre Dumas déclarait « Un Montrachet devrait être bu à genoux et nu-tête ». Dans cet album, c’est au tour de nos Fondus d’avoir des citations inoubliables comme « Mamma Mia, le Bourgogne c’est canon ! ». Et justement, ils ne vont pas manquer d’en boire, des canons ! Et dans tous les coins de la Bourgogne ! Ils vont avec humour et méthodiquement prouver que le Bourgogne c’est un sacré vin, mais peut-être, avant tout, un vin sacré !

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Le deuxième album emmènent nos Fondus dans les vignobles bordelais. S’il y a une bouteille qui est Gironde, c’est bien celle de Bordeaux ! Et plus que la bouteille, il y a l’âme qu’on met dedans : le vignoble ! Nos Fondus, toutes papilles dehors, vont partir à sa découverte. Des vins les plus chers aux plus confidentiels, des grands rouges aux meilleurs liquoreux, nos amis vont prouver que ce vin est bon pour la santé. Et si ce ne devait pas être tout à fait le cas, ils ont une conviction : que le Médoc est bien un grand médicament !

A la fin de chaque album, le lecteur trouvera un cahier de notes, qui met en perspective la région décrite par son histoire, les appellations, ses terroirs, un glossaire et une carte des vignobles. Précieux pour les novices.

  • Les Fondus du vin de Bourgogne
  • Auteurs : Christophe Cazenove, Hervé Richez et Serge Carrère
  • Editeur: Bamboo
  • Prix: 10,60 €
  • Sortie: 4 septembre 2013
  • Les Fondus du vin de Bordeaux
  • Auteurs : Christophe Cazenove, Hervé Richez et Péral
  • Editeur: Bamboo
  • Prix: 10,60 €
  • Sortie: 4 septembre 2013

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