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Abandonner les expositions phares, une question de budget ?

Publié le 16 septembre 2013 par Aude Mathey @Culturecomblog

Le nouveau président-directeur du Musée du Louvre, Jean-Luc Martinez, qui a succédé récemment à Henri Loyrette vient de faire une annonce qui modifie à 180 degrés la stratégie de son prédécesseur. Baisse de budget oblige ?

P Jean-Luc Martinez, le nouveau président du Musée du Louvre © MIGUEL MEDINA / AFP

P Jean-Luc Martinez, le nouveau président du Musée du Louvre © MIGUEL MEDINA / AFP

Du fait des récentes baisses de budget annoncées par Aurélie Filipetti, ministre française de la culture, dont une réduction de 2,5% des frais de fonctionnement pour 2013 (7% au total – ce qui est très important pour un musée de cette taille), auront donc eu raison de la stratégie résolument tournée vers l’extérieur du musée du Louvre : introduction de l’art contemporain et relance des commandes de décors à des artistes vivants, multiplication du nombre d’expositions, carte blanche donnée à de « grands invités », ouverture d’un nouveau département des arts de l’islam et d’une antenne décentralisée du Louvre à Lens en 2012, projet d’un futur département des arts de Byzance et des chrétientés d’Orient, visées sur l’hôtel de la Marine situé place de la Concorde pour des expositions avec le Mobilier national, la Manufacture de Sèvres et les Arts décoratifs, sans oublier le dossier du Louvre-Abou Dhabi

Cependant, n’attribuer ce revirement de stratégie qu’à des baisses de budget serait un peu facile. En effet, il tient tout autant de la personnalité de son nouveau président, issu d’une famille modeste et symbole de la méritocratie à la française, qui souhaite se recentrer sur ses fondamentaux et donc ses collections et son public que des nouvelles orientations du ministère de la culture. D’ailleurs, la première mesure qui est d’organiser la grande exposition Vélasquez au Grand Palais plutôt qu’au Louvre, qui n’en possède aucun, et de la remplacer par une exposition sur Nicolas Poussin, dont le musée possède un emsemble très riche, est de très bon augure pour le futur. Le meilleur moyen d’avoir une gestion efficace, sans pour autant nuire à la qualité des projets, est encore de faire avec ce que l’on a.

Un revirement nécessaire ?

Quel succès attendre de ce changement de stratégie ? Grâce aux actions entreprises par Henri Loyrette, quoiqu’en disent ses détracteurs, le musée du Louvre est désormais un acteur qui compte sur la place des musées innovants. Il a su se réformer, tenter de nouvelles idées (Ninendo 3DS, financement participatif, communauté en ligne, marque Louvre, etc.) plus ou moins réussies, du fait notamment d’un budget en hausse et de la personnalité de son précédent président. Ce repli sur ses collections et son public n’est lui aussi possible que grâce a la précédente politique de M. Loyrette. Le musée du Louvre bénéficie à l’heure actuelle d’un public en hausse et d’une notoriété toujours plus grande. Ce changement apportera un nouveau souffle.


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