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Le Majordome

Par Cbth @CBTHblog

Des années 1920 à l’élection de Barack Obama, l’histoire adaptée de faits réels d’un majordome noir à la Maison Blanche.

Dans la veine d’un Forrest Gump (1994) ou plus récemment de La couleur des sentiments (2011), ce film retrace à travers la grande Histoire mais aussi la petite, le long combat de la communauté noire américaine pour ses droits civiques. « Encore ! », me diront certains. Si le sujet n’est pas nouveau, il ne cessera jamais de devoir être montré ou débattu sous plusieurs angles pour être sûr de n’être jamais enterré trop facilement. Et au-delà de l’importance humaine, je trouve super intéressant de voir au cours des décennies le traitement évolué de ces faits. En effet, ce ne sont plus des tournages à vif sur ces périodes sombres. Beaucoup moins manichéen au fil des années, plus de « tous pourris » moins éclairant. Lee Daniels (réalisateur de Precious) donne à réfléchir sur chacune des générations de ce film. De la retenue qui peut passer pour de la soumission pour les personnages de Cecil Gaines et de sa femme, à la fougue de leur fils qui n’en demeure pas moins le fruit de son éducation, j’ai adoré la finesse de traitement de leurs réactions.

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Et si le thème central est bien l’histoire de cette communauté, il se tisse en parallèle des trames enrichissantes, au même titre que la vie elle-même. Je pense particulièrement aux rapports père-fils si douloureux et si forts qui font échos dans beaucoup de famille, et aux épreuves traversées par le couple du Majordome et de sa femme.

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L’esthétisme du film est un petit régal. Un grain à l’écran qui nous plonge à nouveau dans les 60’s, les 70’s et les 80’s. Décors, costumes, coiffure et attitude, rien n’est laissé au hasard. Soutenu par une BO très sympa.

Quant au casting, je suis bluffée une fois de plus. Forest Whitaker est admirable. Un visage si bien composé et expliqué par la narration. Le vrai visage et celui qu’il propose à ses employeurs, mais au final, on est surtout face à un homme qui aime son métier. Il a dignité de se lever chaque matin quelques soient les embûches ou la colère qui bouillonne. Il a aussi le recul nécessaire à laisser sa chance à chacun, surtout quand se chacun lui tend la main. Et sa femme, Oprah Winfrey (oui oui, l’animatrice de talkshow) est LA révélation de ce film. Une femme forte et déchirée à la fois entre ses désirs de femme, son amour pour son mari, son déchirement pour le cheminement de ses enfants. Un bijou d’intelligence dans son interprétation. Et la suite du casting est remplit de noms qui impressionnent mais qui se mettent tellement au service de leur personnage, qu’on quitte très vite le « ah oui, c’est machin !). D’Alan Rickman à Robin Williams en passant par John Cusack, Vanessa Redgrave, Jane Fonda, Lenny Kravitz et même Mariah Carey, un tapis rouge défile sous nos yeux, sans pour autant les paillettes. Chacun est à sa place.

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Martin Luther King avait la sagesse de croire que les hommes de maison noires et les majordomes faisaient tout autant avancer les mentalités, avec patience, que les manifestations plus virulentes. Après avoir vu ce film, on en peut que lui donner raison. Quant à la fin, s’il peut vous paraître facile, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de l’avancé des événements et le film ne pouvait finir autrement que sur cette scène. Préparez les mouchoirs. Qu’il est bon de pleurer autant d’émotion que d’espoir !

Roseline

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Le Majordome, de Lee Daniels, avec Forest Whitaker, Oprah Winfrey, John Cusack, Jane Fonda et tant de grands noms… Sortie en salle le 11 septembre 2013


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