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Faust, Une Légende Allemande

Publié le 18 septembre 2013 par Olivier Walmacq

Faust une legende allemande

genre: fantastique
Année: 1926
durée: 1h55

l'histoire:Tourmenteur de l'humanité avec la guerre, la peste ou la famine, Méphisto considère que la terre lui appartient. L'Archange Gabriel lui évoque le nom de Faust, un vieux savant, un juste dont la vie entière est la preuve que la terre n'est pas totalement soumise au Mal. Méphisto promet de détourner de Dieu l'âme de Faust. Alors la terre sera tienne, promet l'Archange... Dans son village décimé par la peste, Faust, désespéré, trouve un grimoire lui permettant d'invoquer le Diable, et signe avec lui un pacte de 24 heures pour sauver les malades. Mais les villageois s'en aperçoivent et veulent le lapider. En proie au suicide, Faust accepte une nouvelle proposition de Méphisto: retrouver sa jeunesse en échange de son âme.          

la critique d'Alice In Oliver:

Pas étonnant que Friedrich Wilhem Murnau soit considéré comme le maître du cinéma expressionniste allemand. On lui doit (entre autres) la première adaptation non officielle de Dracula avec Nosferatu le Vampire. En 1926, le cinéaste se lance dans un projet ambitieux avec Faust, une légende allemande. Friedrich Wilhem Murnau a pour ambition de signer un film pictural, très influencé par l'univers de la peinture, notamment par Rembrandt, Georges de la Tour et Vermeer.
Ainsi, certains plans sont de véritables toiles de peintres célèbres.

Le contraste entre le noir et le blanc et les effets de lumière tiennent ici une place prépondérante. En effet, il semble que la lumière soit le moteur et l'organisation même de l'espace, plus que jamais menacé par l'ombre du mal. C'est d'ailleurs la thématique principale de ce chef d'oeuvre de l'expressionnisme, à savoir que l'homme est le produit d'une double facette.
L'humanité est à la fois conditionnée par le bien et le mal. A partir de là, le scénario du film se concentre sur un célèbre mythe, celui de Faust, devenu l'enjeu d'un pari entre l'Archange et Méphisto.

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Attention, SPOILERS ! Les termes du pari sont que Méphisto doit parvenir à corrompre l’âme d’un homme de bien et détruire en lui tout ce qu’il y a de divin et alors la Terre sera sienne. Lorsque que son choix est arrêté, il envoie la peste détruire le village de Faust.
Devant un tel fléau Faust prie pour que la mort et les privations cessent mais rien ne se passe. Désespéré, il en vient à appeler le diable. Celui-ci lui propose le marché suivant: une période d’essai de 24 heures durant laquelle Méphisto sera à son service. Faust accepte et demande de sauver les villageois.

Hélas, ces derniers le bannissent de leur communauté. Faust décide de faire un second marché avec Satan: retrouver sa jeunesse en échange de son âme. Vous l'avez donc compris: Faust, une légende allemande a une vraie dimension spirituelle et philosophique.
Sur le fond, il s'agit d'une métaphore sur l'âme humaine. Le film s'appuie sur cinq personnages essentiels: Méphistophélès, Faust, Marguerite, la tante Marthe et l'Archange. Je vais surtout décrire les deux premiers personnages.

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Méphistophélès n'est autre que le diable en personne. Pourtant, Murnau lui donne trois visages différents: un aspect divin lors de son échange avec l’archange, un aspect plus humain, celui d’un mendiant lors de sa rencontre avec Faust et enfin celui d’un seigneur.
Quant à Faust, il s'agit d'un vieillard qui essaie à tout prix de sauver les habitants de l'épidémie de la peste. Sur ce dernier point, Friedrich Murnau fait évidemment référence à l'un de ses précédents films, Nosferatu le Vampire (que j'ai déjà cité).

Déjà, dans ce film, le mal prenait la forme d'une épidémie meurtrière. Faust fait figure de personnage maudit qui doit affronter à la fois l'hostilité des villageois et des périodes troubles. En vérité, Faust, une légende allemande aborde un sujet qui sera repris maintes fois au cinéma, à savoir le combat entre le bien et le mal. Dans cette lutte, c'est toujours l'amour qui triomphe.
A ce sujet, Murnau confère différentes symboliques. L'amour est évidemment représenté par la lumière, qui semble également détenir le mystère de la vie et de la création. Le mal est symbolisé par la brume et les ténèbres qui annoncent des temps obscurs.

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Plus que jamais, ce film apparaît comme une allégorie sur les souffrances et les dilemmes de l'âme humaine. Curieux que ce chef d'oeuvre ne soit pas cité plus souvent parmi les plus grands classiques du cinéma allemand, et même parmi les plus grands classiques du cinéma en général.
Malgré le poids des années, et même des décennies (le film a tout de même presque 90 ans !), Faust, une légende allemande reste une référence incontournable. Il s'agit d'une oeuvre riche, atypique et réellement splendide d'un point de vue visuel.

Note: 18.5/20


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