Cette année, Marsatac jongle avec les genres – les bons, les mauvais, les nouveaux ? – et orchestre un savant clash de générations et de styles ! Pour l’édition de ses 15 ans, le festival s’offre des grands noms qui ne souffrent pas la contestation. Dans la catégorie taille patron, on retrouve, cette année, le pionnier de la techno française Laurent Garnier (et la récente signature du bonhomme chez Ed Banger montre, si cela était encore utile, combien il est de son temps !) ; The Baron of Techno, en personne, aka Dave Clarke, boss des nuits en furie Outre-manche ; le pape Carl Craig qui vient prêcher le bon style de Detroit dans une église baroque ; ce vieux briscard de Squarepusher, compagnon de route d’Aphex Twin il y a 20 ans ; les visionnaires de Gramme qui deux décennies avant tout le monde tricotaient une pop funk et froide, dansante et électronique ; sans parler de Tricky, frère bâtisseur du trip hop dans les années 90, et qui revient plus en forme que jamais… Bref, que des vétérans qui en ont sous la semelle.
Face à eux, les bleus n’ont pas froid aux yeux. Dans ce rayon (très frais !) on débusque le punk poissonnier bien frappé de Sexy Sushi, le grand art du décalage des extraterrestres de Salut C’est Cool, l’électro rock velue de Carbon Airways (une sœur + un frère = moins de 35 ans à eux deux), la poésie toutes griffes dehors de Fauve (que l’on retrouve également aux Rockomotives), la soul digitale du duo londonien Stubborn Heart à qui il a suffi d’un album pour incendier l’empire britannique, la melting pop de Troumaca, dernière trouvaille en date de Gilles Peterson. Cette jeunesse-là ose tout. Même pas peur !
Old school d’un côté ; jeune scène hardie de l’autre. Le télescopage promet d’être frontal et les retombées, radioactives.
Marsatac
Du 19 au 29 septembre à Marseille et à Nîmes
www.marsatac.com
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