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“Etre entrepreneur, c’est justement rencontrer des difficultés et les résoudre une par une”

Publié le 19 septembre 2013 par Pnordey @latelier

Comment devenir un super Startuper ? A l’occasion de la sortie de son infographie, L’Atelier a posé la question à Céline Lazorthes, créatrice du système de cagnotte en ligne Leetchi. La preuve par l’exemple : elle revient sur les étapes de la création de sa startup et sur les obstacles rencontrés en chemin.

“Etre entrepreneur, c’est justement rencontrer des difficultés et les résoudre une par une”

L’Atelier : Au départ, comment avez-vous eu l’idée d’entreprendre et qu’est-ce qui vous motivé à franchir le cap ?

Céline Lazorthes : L’idée m’est venue lorsque j’étais encore étudiante en master à HEC Paris. J’étais chargée d’organiser un weekend de ma promotion. J’ai donc été amenée naturellement à collecter de l’argent des participants. La tâche s’est avérée rude : tout le monde payait différemment, par chèque, en liquide… sans parler de ceux qui n’étaient pas sûrs de venir. Des exemples comme ceux-ci ne manquent pas. Je me suis également rendu compte que je n’étais pas la seule à avoir eu ce genre de problèmes. Il y a eu donc une nécessité à répondre à ce besoin-là. En même temps, j’étais sur le point d’être diplômée. Dans le contexte de la crise économique en 2008, il n’y avait pas vraiment de perspectives d’emploi pour moi. Mais c’était également la conviction qui m’a aidée à franchir le cap. Je croyais sincèrement à cette idée. Si jamais mon projet ne marchait pas, je sentais que le concept en soi allait sûrement cartonner.  Je me suis dis au final pourquoi ne pas essayer moi-même.

D’une idée à la création d’une startup, vous avez dû rencontrer beaucoup de problèmes, liés au financement, à la concurrence, au recrutement….

Evidemment ! L’âge, la méconnaissance du secteur bancaire, l’apprentissage d’entreprendre, de recruter, de manager. Il fallait tout reprendre à zéro.  Etre un entrepreneur cela consiste justement à rencontrer des difficultés et à les résoudre une par une. Je n’ai pas vraiment eu de soucis au niveau du financement, car un business angel m’a contactée après avoir vu le prototype en ligne. Quant à la concurrence, mon véritable rival, c’était les vieilles enveloppes qui circulent de main en main. Quand on transpose un usage du monde réel dans le monde virtuel, tout l’enjeu est de réussir à convaincre les gens à changer d’habitudes.

Justement comment faites-vous pour attirer des clients?

Au tout début, nous avons beaucoup travaillé avec les relations presse. A chaque fois on essaie de donner des informations avec l’angle et le contexte qui vont intéresser les journalistes. On a donc réussi à avoir rapidement des parutions. Il était important de faire connaître le service. En effet, il s’agit d’un produit grand public dont le modèle est basé sur les rendements d’échelle. Quand quelqu’un crée une cagnotte et invite une quinzaine de personnes  (le nombre moyen de participants), celles-ci découvrent le service et créent à leur tour une cagnotte. Après pour que les clients restent et reviennent, il faut donc travailler sans cesse sur l’expérience utilisateur, améliorer la qualité du produit, répondre aux nouveaux besoins des clients. Pour cela, on s’est appuyé sur les retours d’expériences des early adopters : leur demander ce qui manque dans les fonctionnalités. Parallèlement, on  fait régulièrement des sondages de satisfaction, test de user expérience, etc.

Trouver un business model fiable est le casse-tête de presque tous les entrepreneurs du web, comment avez-vous fait ?

Pour Leetchi, nous avons deux possibilités de gagner de l’argent. Les participants peuvent décider de dépenser leur cagnotte sur le site de nos partenaires commerciaux (Amazon, Fnac, etc..) Nous prenons une commission de 10% avec ces entreprises partenaires. Ou bien, on prend 4% de l’argent récolté. On a monté ce modèle-là dès la création de Leetchi. Car pour moi, monter un projet en France ou en Europe sans business plan est une erreur. Il existe certes toujours des exceptions, c’est le cas de Facebook ou des startups centrées sur  des innovations technologique. Mais pour une entreprise d’innovation de service, c’est difficile de faire vivre une startup sans savoir comment elle peut gagner de l’argent.

Et comment imaginez-vous l’avenir de Leetchi ?

Nous voulons être présents dans toute l’Europe. Nous sommes d’ores et déjà installés en Allemagne, en Espagne  et Angleterre.


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