Grâce à l'impression 3D, les géants du e-commerce peuvent envisager une supply chain allégée fonctionnant sur le principe du juste à temps.
L'enjeu concurrentiel principal dans le secteur de l'e-commerce se situe au niveau des délais de livraison, les principales plateformes s’appuie sur des réseaux d’entrepôts connectés ou lient des partenariats avec des chaines de grande distribution. Walmart propose par exemple un système de livraison consignée en magasin alors qu’Amazon déploie des investissements considérables pour offrir à ses clients un service de livraison sous 48heures avec son service Prime. Avec le perfectionnement des techniques d'impression 3D, l'organisation de ces supply chains autour d’entrepôts est appelée à être reconfigurée.
Vers une production personnalisée et juste à temps
Cette course à la performance nécessite des innovations permanentes. Amazon a ainsi construit plus de 50 entrepôts aux Etats-Unis en moins de 3 ans et multiplie les acquisitions, notamment Kiva Systems, entreprise de robotique optimisant la chaine d'emballage. Cette politique coûteuse représente plus de 5% du chiffre d'affaires d'Amazon. En mettant en place une distribution s'appuyant en partie sur l'impression 3D de nombreux postes de coût peuvent être réduits, la gestion des stocks notamment et le nombre d'invendus. Comme l'affirme Hod Lipson directeur du Creative Machines Lab de l'université de Cornell "Grâce à l'impression 3D l'on peut adapter la production selon la demande plus facilement.”
Adapter la structure existante
Au regard des capacités limitées de l'impression 3D, du fait du nombre restreint de matériaux disponibles, le paradigme de distribution actuel n’est pas menacé, il doit cependant être adapté profiter pleinement de cette nouvelle technique. Le modèle du “juste à temps” qui implique une production personnalisée et activée selon la demande du client pourrait se développer localement autour de centres communautaires. L'exemple d'UPS est éloquent, la compagnie va lancer à San Diego des ateliers d'impression 3D au sein de ses magasins et accessibles aux startups pour développer leurs prototypes. Ce type d'expérimentation hybride où l'objet imprimé partiellement ou non en 3D est ensuite livré tend à se multiplier, ainsi Shapeways éditeur d'objets 3D collabore déjà avec UPS pour faire livrer ses objets. Un géant comme Amazon pourrait intégrer cette technique de production flexible à son savoir faire de livraison juste à temps pour réduire les problèmes de stock et se rapprocher de la livraison instantanée.