Magazine Culture

Seven – Chapitre 1

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Seven by EloraEncore une fanfiction TVD, me direz-vous…

Eh oui, je m’étais promis qu’on ne m’y reprendrait plus et pourtant j’ai encore craqué… 

Mais que voulez-vous? Je ne peux pas résister à un défi :p

Celui-ci était de taille pour moi puisque cette mini-fiction est centré uniquement sur le couple  Klaus-Caroline et que j’ai un gêne déficient concernant le romantisme tel qu’il est conçu dans la série. 

Quoi qu’il en soit, je vous propose cette mini-fiction de sept courts chapitres reprenant le principe d’un film  sanglant du même nom mais dans laquelle je ne tuerai personne, promis -juré :p.  Elle sera postée le samedi et le mercredi. Contrairement aux autres fanfictions TVD que j’ai publiées ici, il faut, pour suivre celle-ci, connaître la série puisqu’elle se situe à la fin de la saison 4 après la fameuse déclaration de Klaus  "He’s your first love. I intend to be your last. However long it takes…" que j’ai bien entendu allègrement massacrée pour avoir quelque chose à raconter :p 

Le rating de cette fiction est de 16 et les personnages de TVD ne m’appartiennent évidemment pas. J’écris gratuitement et pour le plaisir de me torturer.

~ L’ORGUEIL~

Ses mains tremblaient tant que la brosse de son mascara manqua une fois de plus de l’éborgner. Un grognement d’exaspération lui échappa. Elle reboucha avec des gestes impatients la tige maculée de noir et observa le résultat calamiteux dans le reflet du miroir. Ses cheveux étaient à moitié coiffés, ses yeux à moitié maquillés mais son envie de fuir entière et totale. L’heure du rendez-vous approchait et elle n’était pas prête. Un rendez-vous… Ce mot lui sembla soudain complètement saugrenu. Une impasse, un odieux chantage, un ultimatum lancé par un sociopathe narcissique, oui. Un rendez-vous, surement pas ! Elle était prise au piège et ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Elle lui avait accordé son amitié et il n’avait pourtant pas hésité à lui faire cette proposition ignoble. Mais il était trop tard pour le regretter.

Caroline se rappela la première fois qu’elle l’avait vu. Il ne lui avait inspiré que mépris. Son arrogance, cette volonté de soumettre ceux qui l’entouraient l’avaient écœurée. Pourtant, elle lui avait laissé une chance. Pourquoi ? Elle n’en savait toujours rien. Peut-être parce que ses mots avaient su la toucher, parce que l’entendre lui répéter qu’elle était belle et forte avait rassuré l’adolescente peu sûre d’elle qui se cachait derrière des apparences superficielles. Malgré sa condition de vampire, elle avait encore trop souvent l’impression d’être cette fille enfermée dans un rôle comme dans une boîte dorée toujours plus étroite. C’était d’autant plus le cas à cette minute devant le portrait peu glorieux que lui renvoyait le miroir.

La honte la submergea soudain. La colère aussi. Elle avait toujours su que le monstre n’était jamais très loin malgré les failles qu’il avait consenti à montrer. Mais elle ne se doutait pas qu’il réapparaîtrait aussi subitement et surtout sans raison. Après le chemin qu’ils avaient parcouru, elle avait reçu sa proposition comme un coup en pleine poitrine. Elle ne s’était jamais sentie aussi humiliée. Pourtant, elle avait accepté. Une nuit, une seule et unique nuit contre la liberté de Tyler, contre sa promesse de les laisser vive en paix sans les traquer. Tyler n’en saurait rien. Cela aussi, il s’y était engagé. Elle se jugea naïve de l’avoir cru. Comment pouvait-elle porter foi à ses paroles après un tel coup bas ? Rien n’était moins sûr. Mais avait-elle le choix ?

Elle soupira de dépit et détourna son regard de son reflet pour se concentrer sur la chambre d’hôtel luxueuse derrière elle. Un air de jazz remontait du bar de l’autre côté de la rue. Les fenêtres largement ouvertes laissaient entrer une brise chaude d’été et le doux parfum des fleurs qui tombaient en cascade des balcons en fer forgé. Caroline ne connaissait pas le titre du morceau de jazz pourtant connu. Elle ne savait pas non plus le nom de ses fleurs roses et odorantes qui embaumaient la pièce. On n’en trouvait pas à Mystic Falls. On n’écoutait pas non plus de jazz là-bas. Klaus lui avait dit « Vois dans notre arrangement l’occasion de sortir de ton trou avant d’y être à nouveau enseveli ». Pour un peu, elle l’aurait giflé de faire preuve d’une telle suffisance. Mais c’était finalement très vrai. Que connaissait-elle en dehors du lycée et de ses codes, des organisations de fêtes et d’événements? Une courte vie bâtie sur peu de choses, sur l’art de paraître pour combler un vide, un manque ou une absence peut-être.

Les cloches de la cathédrale St Louis se mêlèrent à l’écho sourd d’une contrebasse. « On dirait un battement de cœur », pensa-t-elle. Ou peut-être était-ce vraiment le sien qui emplissait soudainement la chambre et résonnait jusque dans ses tympans. C’était l’heure et elle n’était toujours pas prête. Peu importait! Elle irait sans fard, sans artifice. Elle ôta le maquillage qui avait coulé, défit le chignon qu’elle n’était pas parvenu à faire tenir et regretta presque de ne pas avoir emporté avec elle un survêtement informe et laid pour s’en affubler. S’il tenait tant à l’avoir, il se contenterait d’elle sans le vernis des apparences trompeuses. Elle sourit de manière exagérée à son reflet comme elle le faisait toujours pour se donner du courage. Et du courage, il lui en faudrait. Elle se demandait comment ses jambes allaient réussir à la porter hors de cette chambre. Elle se leva, chancelante, lissa sa robe trop courte à son goût et sortit en ne pensant plus à rien d’autre qu’à Tyler et à l’avenir qu’ils pourraient enfin avoir.

Le couloir était animé d’un constant va-et-vient, de clients parlant trop fort et se bousculant avec leurs valises. Caroline songea à une quelconque convention ou à un car de touristes tous descendus dans cet hôtel de la Nouvelle-Orléans. Des pensées futiles qui l’empêchaient de réfléchir. Certains la dévisagèrent lorsqu’elle passa à leur hauteur. Elle se dit que peut-être elle aurait dû se maquiller finalement, qu’ils la regardaient pour cette raison, parce qu’elle ne ressemblait à rien sans mascara et avec cette robe qui ne la mettait pas en valeur. Elle chassa cette idée stupide d’un froncement de nez. Ce n’était pas le moment pour ce genre de réflexion. Ne parviendrait-elle jamais à se départir de cette manie ? Paraître pour ne pas sombrer ou simplement exister, cela aurait pu lui servir de devise et elle ne lui était jamais parue plus vraie. Elle se sermonna mentalement et accéléra le pas. Plus vite, elle en aurait fini, plus vite elle pourrait retrouver Tyler et reprendre une vie normale. Elle s’arrêta devant la porte de la chambre de Klaus. Elle hésita entre frapper ou entrer sans cérémonie pour le surprendre, espérait-elle, dans un moment importun pour l’embarrasser et l’humilier autant qu’elle l’était à cet instant. L’idée lui parut des plus séduisantes. Elle tourna la poignée et poussa la porte sans y être conviée.


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