Les sessions urbaines #15 - Lionel Macor

Cette 15ème session s'est déroulée à la Cagnotte de Belleville dans le XXe arrondissement de Paris en compagnie de Lionel Macor, "photographe tout terrain" mais pas seulement.
Lionel a un goût prononcé pour les chiffres, la logique mathématicienne, mais la musique et l’astronomie le passionnent tout autant. Il contrebalance le côté très cadré de ses études scientifiques avec la pratique de près de 15 ans de piano au Conservatoire. La théorie lui permet d’atteindre la poésie. Une fois maîtrisée, la technique fait place au lâcher prise en lui permettant d’exprimer sa sensibilité de manière plus juste.Contrarié dans ses projets, ce ne sera plus l’astrophysique qu’il étudiera mais il intégrera une école de commerce. Souhaitant mettre ses connaissances au service de l’Humain, c’est vers la micro-finance solidaire qu’il choisit d’œuvrer et c’est loin d’être anodin ; il multiplie les expériences en Afrique dont un premier emploi à Cape Town. 
Lionel est contraint de revenir en France et souhaite mettre en corrélation un environnement professionnel avec ses goûts personnels, il prospecte dans des domaines comme la radio, le monde de la Photographie et c’est dans le monde de la musique qu’il est finalement accueilli. Un monde de chiffres dans un monde de notes. Allier les deux lui permet de trouver son équilibre.
Lionel est venu à la pratique de la Photographie par le biais de sa mère. C’est elle qui lui a offert son premier reflex avec lequel il fait ses premières armes. Peu à peu il découvre le travail personnel photographique de sa mère : il s’ensuit une proche collaboration. Elle lui transmet son boîtier argentique, un Minolta, qu’il dédie à ses travaux personnels. Avec elle, il apprend le développement, ils échangent sur les compositions, les envies de projets et découvrent la chambre noire.Lionel s’impose la « contrainte » des focales fixes pour atteindre une certaine liberté photographique dans son travail personnel, cela lui apprend à composer, à bouger autour de son sujet, à trouver différents angles.
La maison Kitsuné pour laquelle travaille Lionel lui donne l’opportunité de photographier les concerts qu’ils mettent sur pied, c’est le pendant qu’il attendait. D’un côté, les chiffres, de l’autre, atteindre sa poésie photographique. En juin 2013 il expose à la Maroquinerie à Paris son « Exode Local », retraçant sa vision urbaine avec Bangkok, Cape Town, Paris. Du 27 au 30 septembre 2013 vous pourrez voir à nouveau cette exposition qui sera accueillie au magasin Artisans du Monde à l'occasion des Ateliers de Ménilmontant.Cette exposition sera également visible d’octobre 2013 à janvier 2014 dans un lieu affectif pour Lionel, l’EMB de Sannois. Affectif, car c’est là qu’il a vu ses tout premiers concerts (Têtes Raides, Les Fils de Teupuh, le Peuple de l'Herbe, Furia Sound Festival …), et où adolescent il a fait chauffer son skate. Symbolique.
Ce qui fait vibrer Lionel ce sont les instantanés de rue, le mouvement des Humanistes l’inspire beaucoup, la composition du réel selon Depardon, la magie du quotidien ; les coloristes des années 70 ; Nan Goldin et le courant qu’elle a ouvert.
Lionel travaille actuellement sur des sujets variés mais un, plus intimiste, intitulé « Entre 4 murs ». Une recherche personnelle sur le lien intergénérationnel, la transmission, le souvenir.
*Lionel, qu'évoque pour toi le mot "Zèbre" ?
** L'intuition ?*** Je vais te demander de fermer les yeux, de te centrer, te détendre et de te plonger dans un souvenir heureux (et il n'était pas facile de faire abstraction de toute l'agitation de la rue à ce moment précis) :Puis-je connaître le souvenir que tu as choisis ?Pudique, Lionel me répond "un souvenir familial".
Je vous invite à rencontrer Lionel le vendredi 27 septembre 2013.