
Le deuxième jour, après la malheureuse défection de Deerhunter, je miserais volontiers sur les filles de Warpaint et leur cold wave envoûtante ou sur la délicate pop-folk du français Petit Fantôme. Le troisième et dernier jour est mon préféré, en grande partie grâce à la présence des excellents Yo La Tengo. On note aussi le deuxième groupe de Johnny Jewel, Glass Candy, une version plus dansante de Chromatics, et un équivalent français, Pegase, qui pourrait bien rivaliser d'audace. Ou encore Baths, dont le dernier "Obsidian" est assez obsédant. Sans parler de Youth Lagoon, valeur sûre du mouvement dream pop.

Pour les festivals de province, difficile de passer sous silence le Soy Festival Nantais qui propose une affiche renversante - dommage aussi pour eux que Deerhunter ait annulé - avec Yo La Tengo, cet empêcheur de tourner en rond de Mark E. Smith et The Fall et aussi quelques belles révélations 2013 comme Jackson Scott ou le formidable français Orval Carlos Sibelius. Une petite curiosité aussi, les très exigeants (et éprouvants ?) Mendelson. Le Novosonic dijonnais n'a peut-être pas d'aussi grosses pointures indie, mais on y retrouve aussi la belle et énigmatique Julia Holter, Orval Carlos Sibelius et Baths. Les bourguignons ont aussi parié sur Granville parmi la nouvelle scène pop française. Personnellement, j'en aurais préféré d'autres... Quant aux Transmusicales, j'ai déjà parlé des deux groupes qui m'ont le plus tapé dans les oreilles : Public Service Broadcasting et Rhume. Mais le nom de la programmation qui malheureusement retient le plus l'attention reste l'omniprésent Stromae qui viendra pour la deuxième fois déjà défendre un disque dans le festival rennais à la réputation pourtant plus élitiste. Son succès public et surtout l'unanimité qu'il déclenche chez les critiques restent pour moi une énigme. Comment peut-on le comparer au grand Jacques Brel et se fourvoyer de la sorte ? Je sais que notre époque, en perte flagrant de repères, réclame des modèles, des exemples à suivre, mais "Papaoutai", franchement...