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"Apprendre à lire sans stress" : un article que je vous recommande !

Publié le 24 septembre 2013 par Etsinonrien
Je viens de tomber sur cet article dans Fémininbio sur l'apprentissage de la lecture au CP : je l'ai trouvé passionnant et il a remué plein de choses en moi. D'abord, il m'a permis de porter un regard sur la façon qu'ont eu mes enfants d'appréhender la lecture autour de 6 ans. Je me rends compte à peine aujourd'hui, en tout cas consciemment, que pas une seconde je n'ai eu à me soucier de ce point avec eux. En effet, tous deux ont été lecteurs très tôt, Lolotte à quatre ans et demi, Chacha à 5 ans et demi, tous deux en maternelle. Autant vous dire que pour chacun, le CP fut une promenade de santé, puisque les attendus de cette année scolaire sont bien entendu basés sur l'apprentissage de la lecture et que chez nous, c'était déjà acquis depuis un bon moment. J'ai donc réfléchi à la manière dont ils ont appris à lire. J'ai toujours mis un point d'honneur à leur lire des histoires, au moins une le soir avant le coucher. Pour Chacha, c'était déjà plus compliqué que pour Lolotte, je manquais de temps, j'étais beaucoup plus fatiguée après une journée de travail, mais Lolotte, déjà bonne lectrice, prenait souvent le relais. Je n'ai jamais rechigné à leur acheter des livres, il n'y a pas eu un seul anniversaire ou un seul Noël sans qu'on leur offre des bouquins. Nos bibliothèques sont pleines à craquer, de littérature jeunesse mais aussi de romans pour adultes, pour autant si je dévore les livres, Jules n'est pas du tout un grand lecteur. Pourtant, partant du postulat que ce n'était pas mon métier, je n'ai jamais cherché à leur apprendre à lire. J'ai toujours été présente quand l'un des deux me demandait ce que ça donnait comme son "B+A", mais ce n'est jamais allé plus loin. Je me rappelle de certaines copines qui avaient acheté Les alphas : je n'avais pas, à l'époque, les moyens d'investir dans cette méthode, je les enviais car j'avais le sentiment de manquer à mon devoir de mère. Et en même temps, je me sentais complètement démunie face à cet apprentissage, ne sachant pas par quel bout le prendre, ayant peur de mal faire et de courir à la catastrophe. Alors j'ai laissé faire et mes enfants ont appris seuls, entourés de bouquins. Pour autant, ce n'est pas si simple que cela. Il ne suffit pas de les noyer sous les livres et de leur raconter des histoires pour qu'ils acquièrent cette compétence en un claquement de doigt. De ce côté là, je m'estime chanceuse. Car je connais d'autres enfants qui ont grandi dans le même type d'environnement et qui sont clairement illettrés. D'un autre côté, j'ai moi-même appris à lire sans un seul livre à la maison et juste avec la rage de pouvoir comprendre des histoires que mes parents refusaient de me lire car, étant immigrés, ils avaient un accent à couper au couteau et craignaient d'écorcher une phrase. Alors pourquoi? Pourquoi certains y arrivent, même sans facilités au départ, et d'autres pas? Je ne saurais expliquer pourquoi mais ce constat m'attriste. La lecture, c'est la base de tout. Même quand on est plus manuel qu'intellectuel, on a besoin de la lecture : pour passer son permis, pour remplir des papiers, pour exercer son métier aussi manuel soit-il. Et ça me rend dingue qu'on ne soit pas fichu au 21ème siècle, en France, d'inculquer cette compétence à nos enfants. A tous les enfants. Comme le soulève si bien cet article, j'en arrive à me dire que tout cela est dû à la pression exercée sur les enfants, on leur transmet bien trop tôt nos angoisses liées à la société. On veut qu'ils réussissent dans la vie, ce qui en soi est légitime, mais on ne leur laisse plus le temps d'apprendre à grandir.
Pendant toute la scolarité de Lolotte en primaire, j'ai eu le sentiment d'être une mère un peu négligente, qui bâclait les devoirs de sa fille. En fait, ça me saoulait royalement, je n'avais pas envie de me taper cette corvée en rentrant du boulot. Quand j'entendais les autres mamans parler des devoirs, je n'en menais pas large, pourtant. Et Lolotte a toujours été dans la moyenne, pas spécialement brillante, pas un foudre de guerre en classe, mais bonne élève globalement.
Or, depuis son entrée en 6ème, je me suis transformée en Cerbère : je checke tous ces devoirs, son cartable, je la briefe matin et soir, je lui mets la pression. Je sais qu'elle plane souvent, mais là en 6ème, ça ne rigole plus, alors je suis derrière elle et je la pousse. Et cet article arrive à point avant que je ne l'épuise et la dégoûte de l'école. Car je ne fais que transposer les pressions que j'ai moi-même subies professionnellement ces derniers temps. Je ne veux pas qu'il lui arrive la même chose. Et j'en oublie qu'elle n'est tout simplement pas MOI, qu'elle a sa propre manière d'appréhender le monde. Même si cela ne me convient pas, même si je sais qu'elle va faire des erreurs et qu'elle en souffrira, c'est à elle de tracer son chemin, comme une grande. Quant à moi, je dois apprendre à lâcher prise, et juste  être présente si elle en a besoin. Pas évident! Crédit photo : We Heart It


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