Les arts de la marionnette sur Gallica

Les professionnels et simples amateurs de la marionnette sont tous regroupés ces jours-ci dans la charmante ville de Charleville-Mézières à l’occasion du Festival mondial des théâtres de marionnettes. Les malheureux qui ne peuvent y aller pourront se consoler en consultant les nombreux documents numérisés qui se trouvent sur Gallica ! Deux ans après le lancement du bel outil qu’est le Portail des arts de la marionnette, où en sommes-nous ?

Depuis 2011, le département des Arts du spectacle a fait un effort particulier de numérisation de ses collections touchant aux arts de la marionnette, venant ainsi compléter les nombreux imprimés et plus rares images qui étaient déjà présents dans Gallica. Le résultat en est un ensemble de plusieurs milliers de documents : livres, revues et recueils de coupures de presse, images de toutes sortes et, bien sûr, objets eux-mêmes fournissent un matériel de plus en plus complet au chercheur, tout autant qu’une occasion de découverte ludique aux amateurs ou simples curieux.

Fonds Dominique Houdart - Jeanne Heuclin, marionnette de Jacques Cartier pour le spectacle "Voyage en harmonie" (1985)

Les principaux manuels et grands textes théoriques libres de droit sont désormais en ligne, on peut donc consulter les écrits du fils de George Sand, Maurice Sand, mais aussi réviser son Magnin ou son Maindron. Le répertoire marionnettique est non pas numérisé de manière exhaustive mais très bien couvert : l’essentiel des pièces de Lemercier de Neuville est par exemple disponible.

La partie du fonds Auguste Rondel (1858-1934, fondateur du département des Arts du spectacle) qui regroupe les livres, journaux et coupures de presse sur la marionnette est presque entièrement en ligne. Les précieux recueils (sur les Walton’s par exemple) patiemment constitués et tant de fois consultés en salle de lecture sont tous en ligne.

L’iconographie sous toutes ses formes n’a pas été oubliée. Des photographies anciennes permettent de revivre l’ambiance des représentations de Guignol dans les jardins publics, des estampes documentent des représentations anciennes de pièces. Enfin, des accords passés avec des photographes contemporains ont permis de mettre en ligne des images de spectacles de la deuxième moitié du XXe siècle. Les impressionnantes marionnettes du Royal de Luxe, tout comme les sympathiques carottes de la dresseuse de légumes Andrée Kupp, sont par exemple visibles sur Gallica grâce à Joël Verhoustraeten.

Photographie réalisée par Joël Verhoustraeten du spectacle "Andrée Kupp, dresseuse de légumes", compagnie Les Zanimos (2001)

Enfin, Gallica s’est considérablement enrichi en ce qui concerne les objets eux-mêmes. 218 marionnettes sont actuellement en ligne et les numérisations, qui donnent une vue très complète des objets, de leur fabrication et de leur technique de manipulation, se poursuivent. Des accords avec les ayants-droits nous ont permis de numériser la quasi-totalité des marionnettes du fonds Georges Lafaye (1915-1989). Les marionnettes des spectacles qui ont marqué toute une génération (John & Marsha, Tempo) sont en ligne, tout comme les premiers essais de l’artiste, méconnus et très peu diffusés.

Marionnette de Georges Lafaye pour le spectacle Beaucoup de bruit pour rien (1949)

 De même, la Compagnie Dominique Houdart – Jeanne Heuclin, toujours en activité, nous a accordé le droit de numériser les marionnettes qu’elle nous a données, permettant à l’internaute de découvrir d’étonnantes marionnettes en forme de pomme ou de voir Dom Juan, la pièce de Molière, sous un jour nouveau !

Fonds Dominique Houdart - Jeanne Heuclin. Marionnette de Dom Carlos créée pour le spectacle Dom Juan (1976)

Tous ces documents sont accessibles de deux manières complémentaires : sur Gallica qui permet la consultation des documents en entier avec de multiples fonctionnalités (zoom très utile pour les objets par exemple), et sur le Portail des arts de la marionnette qui offre une abondante contextualisation riche de rebonds mais ne donne accès qu’à une vignette qui appelle à la consultation exhaustive du document sur Gallica.

Cécile Obligi

Département des Arts du spectacle