Magazine Chanson française

Thomas Fersen en Interview

Publié le 25 septembre 2013 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Thomas Fersen - Paris - 05/2013 © Mathieu Zazzo

Ce lundi est sorti dans les bacs Thomas Fersen & The Ginger Accident, le nouvel album studio de Thomas Fersen, comme son nom l’indique.

J’ai eu le plaisir de rencontrer l’artiste il y a quelques jours pour un entretien en toute décontraction chez lui, autour d’un café, dans lequel nous avons évoqué le travail sur ce nouvel opus et sa passion des mots.

J’espère que cela vous plaira autant à lire que j’ai aimais mener cette interview.

*****

Bonjour Thomas,

On se rencontre aujourd’hui pour la sortie prochaine de votre nouvel album, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis plein de curiosité, comme avant un concert.  Qui vais-je rencontrer ? Comment ça va se passer ? C’est un peu une anxiété heureuse et puis je suis aussi dans l’organisation du projet car je suis en répétition, on fait la mise en scène des live,  on tourne des petits clips.  Je suis vraiment dans l’effervescence.

Est-ce toujours le même plaisir ou la même angoisse de proposer un album au bout du 9ème ?

Il y a des choses qui sont effectivement récurrentes et ce n’est pas ce qui est le plus intéressant. Par contre, les choses qui sont différentes, pour plein de raisons, d’abord parce que le projet est différent, moi je change,  et c’est aussi une période intéressante car dans le secret commence à germer un projet futur, sont très biens. Quand je commence à sortir à la lumière ce que j’ai fait dans l’ombre, j’ai un réflexe qui lui est systématique, c’est de m’enfuir ailleurs. Je m’en rends compte car je me suis surpris à relire et à prendre des notes ce que ces derniers mois je ne faisais plus.

Sur ce disque on retrouve ce qu’on aime chez vous, à savoir de vraies petites histoires. En 25 ans de carrière, est-ce facile d’encore se renouveler ?

En parlant des notes que je prends justement, ce ne sont pas forcément des idées de chansons, de thèmes ou d’histoires a raconter  mais ce sont plutôt des formules qui sonnent, qui sont musicales et qui vont engendrer une chanson. J’essaie toujours de raconter une histoire, mais cela part toujours de quelque chose où il n’y a pas d’histoire, c’est la base du travail. Ce qui m’intéresse vraiment c’est la musicalité du langage, ça m’amuse et ça m’exalte. Je n’ai donc pas de problèmes d’usure avec cette méthode, c’est un plaisir enfantin j’ai toujours autant le goût du vocabulaire et ce plaisir à dire.

Vous n’êtes non plus forcément nombreux à écrire ce style de chansons, est-ce que vous certains artistes vous ont inspiré et donné envie de partir dans cette voie ?

Pas nécessairement non. En fait oui, vous allez peut-être rire mais c’est la chanson paillarde. Elles racontaient des histoires, et la première chanson qui m’a donné une claque, au point que je la retienne spontanément, c’est une chanson paillarde. Il n’y a pas  la paillardise dans mes chansons, mais nous avons en commun la technique qui est de planter dans une phrase, le temps, dans la deuxième, le décor, dans la troisième « qui ? » est tout de suite après l’ellipse. J’ai cette ficelle là ainsi que l’introduction dans certaines chansons de références historiques et le plaisir des prénoms.

Cela vous prends longtemps ce travail d’écriture pour une chanson ?

Ce qui prend longtemps c’est d’écrire l’histoire pour qu’elle soit fluide, ça, ça peut être long. Par contre, des graines d’idées, j’en ai trop. La fantaisie est délicieuse mais quand il faut en faire quelque chose de « partageable » là c’est beaucoup de boulot.

Vous écrivez plus de chansons qu’il y en a sur les albums ?

Oui bien sûr.  Après il y en a qui n’aboutissent pas et d’autres qui aboutiront plus tard. Il y a des chansons de ce disque qui ont commencées il y a au moins deux ou trois albums.

Ce plaisir d’écrire et des mots fait penser aux auteurs de romans. On dit toujours qu’il y a une partie de personnelle dans les livres, est-ce pareil dans vos titres ?

Tout a fait. Il y a des choses qui sont entièrement personnelles mais à la fois tellement universelles. Ce côté-là donne pour moi la  légitimité d’une chanson. Je ne peux pas faire quelque chose qui ne soit pas attaché à ma profondeur. Par exemple, la chanson Billy The Kid qui n’est pas sur l’album parle de mon goût pour la chanson épique, pour le personnage et le western de quand j’étais enfant. À ce titre là c’est très personnel car j’ai été structuré enfant avec ses goûts-là.

La réalisation de ce disque a été confiée à Cédric de la Chapelle, pouvez-vous nous parler un peu de ce travail ensemble ?

J’ai enregistré l’album en entier au Studio Garage comme je l’ai fait pour le précédent. J’avais fait toutes les rythmiques, les voix, le piano, la guitare et il me restait à faire les arrangements. Et j’ai tourné l’hiver dernier avec le conte musical Histoire du soldat qui passait notamment par Villefranche-sur-Saône, et là, Alain Moreau, le directeur du théâtre me donne une compilation de musique actuelle. Je l’écoute, et en 16ème ou 17ème position je tombe sur Ginger Accident que je ne connaissais pas. J’ai d’abord été très surpris par la singularité du son qui sortait du lot de cette compilation de par le jeu, le parti pris et le mariage entre les instruments. Et je me suis dit, là ça m’intéresse. J’ai pris sur ma timidité et j’ai appelé Cédric pour lui demander si cela l’intéressait de travailler avec moi. Je lui envoie ensuite d’abord une chanson, puis trois autres, que le groupe a joué de son côté et c’était très très proche du résultat qu’on a aujourd’hui. Je lui ai donc confié tout le reste et je n’ai jamais été déçu des portes qu’il ouvrait tout le temps. Il est parti à Calcutta pour faire les violons, pour moi c’était incroyable (rires). La dynamique de son projet et de son réseau m’a emporté, et c’est exactement l’aventure qu’il me fallait pour cet album.

C’est un grand changement pour vous, pensez-vous qu’un artiste doit « prendre des risques » parfois dans sa carrière ?

C’est avant toute une histoire de désir. Tout s’use et se recycle. Comme je vous le disais, j’avais commencé ce disque de la même façon que le précédent et cela m’ennuyait un peu.  Quand j’ai eu cette ouverture, je n’ai pas hésité, je suis allé vers ce plaisir et après c’est contagieux.

Cela peut donner des idées pour la suite et le projet secret évoqué plus haut ?

En tout cas je sais  que mon travail avec Cédric n’est pas terminé.  Je ne sais pas quand, car lui-même est très occupé, mais il a encore beaucoup de ressources et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Est-ce que Ginger Accident sera présent avec vous sur scène ?

Non, je leur ai proposé et Cédric m’a répondu, à juste titre, qu’ils ne sont pas un backing- band. Ils ont fait quelque chose d’exceptionnel pour moi et c’est tout. Par contre les cuivres de ArtDéko qui sont sur l’album partent, eux, avec moi en tournée. Cedric m’a  aussi présenté un batteur et un bassiste, et moi je viens avec Pierre Sangra qui m’accompagne depuis 20 ans et qui fera les guitares et Lionel Gaget qui m’accompagne depuis quelque temps, qui joue avec moi des claviers, puis de la batterie  sur la dernière tournée et qui revient jouer des claviers cette fois-ci.

J’imagine que vous avez hâte de présenter ce disque en tournée ?

Oui car pour l’instant regarde cette machine, et j’ai envie de la lancer, de rouler avec et de la conduire.

thomas-fersen-and-the-ginger-accident-cover

Le Mediateaseur remercie Thomas Fersen que nous avons été ravi de recevoir pour la deuxième fois déjà en interview. Son album Thomas Fersen & The Ginger Accident est un petit régal pour les oreilles et nous vous le conseillons.

Pour connaître les dates de sa tournée, rendez-vous sur son site officiel en cliquant ici.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lemediateaseur 66837 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte