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De l'acceptation du plan loup par les associations environnementales

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Un petit détour par de la Commission du Développement Durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblé Nationale ou était auditionné M. Philippe Martin, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.

L’envoyé spécial de la Buvette vous a sélectionné quelques échanges évocateurs de la scéance de 17h30 du mardi 17 septembre 2013.

Philippe Martin
M. Philippe Martin, ministre de l’écologie : "La dernière grande loi de protection de la nature remonte à 1976, et le ministre était alors Michel d’Ornano. La préparation d’une nouvelle loi-cadre sur la biodiversité, annoncée par le Président de la République lors de la première conférence environnementale, est aujourd’hui très largement engagée ; la consultation va commencer sur le projet de texte, qui prévoit notamment la création d’une Agence française pour la biodiversité, ainsi que l’instauration d’un régime d’accès aux ressources génétiques et de partage des avantages résultant de leur utilisation, ce qui permettra de mettre en œuvre le protocole de Nagoya.

Le texte comprend également des dispositions sur les espèces naturelles et la protection des espèces, la création de zones de conservation halieutique, la reconnaissance de l’importance des paysages ordinaires, et l’extension de la politique du paysage à la gestion et à l’aménagement."

Questions posées à M. Philippe Martin

Guillaume chevrollier
M. Guillaume Chevrollier
(député UMP de la Mayenne): « Monsieur le ministre, les rapaces causent de nombreux dégâts : 20 % du gibier serait tué par les buses. Les chasseurs demandent un plan de chasse de rapaces, car il faut trouver un équilibre entre espèces nuisibles et espèces protégées (/Murmures/). Ces acteurs importants de la défense de l’environnement et de la biodiversité méritent d’être entendus par les pouvoirs publics. »

M. Charles-Ange Ginesy (député UMP des Alpes-Maritimes): « Mon collègue a évoqué la buse, mais il faudrait aussi parler du loup : c’est un problème qu’il faut traiter au plus près des territoires. Qu’en pensez-vous ? »

Sophie Rohfritsch
Mme Sophie Rohfritsch (députée UMP du Bas-Rhin) : « Monsieur le ministre, je voudrais à nouveau appeler votre attention sur le problème très préoccupant pour l’Alsace du /Cricetus cricetus/, le grand hamster d’Alsace, qui a suscité de grandes polémiques. Nul ne conteste qu’il est nécessaire de protéger cet animal, mais nous sommes dans une situation caricaturale qui empêche les entreprises de se développer : les terrains sont gelés 600 mètres autour des terriers présumés, même pour ceux qui n’ont pourtant pas toujours été retrouvés l’année qui a suivi le premier comptage ; les zones n’ont pas toujours été redéfinies, alors qu’elles devraient l’être tous les six mois. La crispation des habitants sur ce sujet va à l’encontre des intérêts de l’animal : il faut vraiment que vous vous saisissiez rapidement de cette situation. »

Réponses de M. le ministre

« Je ne dispose d’aucun élément pour attester d’une surpopulation de la buse. Il me semble que la coexistence entre les activités humaines – dont la chasse – et ce rapace est tout à fait possible. Lors d’un entretien avec le président de la Fédération nationale des chasseurs, nous sommes convenu de surveiller l’évolution de l’espèce.

L’Agence française pour la biodiversité sera fortement liée aux établissements gérant des espaces naturels. Mais, pour le loup, ce sont les services déconcentrés de l’État qui sont chargés de la mise en œuvre du plan national. Je me suis entretenu avec le président de la fédération ovine dans le Mercantour, qui faisait partie des personnes exaspérées par les attaques de loup et qui avait interpellé publiquement le Président de la République. Je lui ai fait valoir que la cohabitation était possible dès lors que le plan d’action national loup  était appliqué. Le plan prévoit le prélèvement de vingt-quatre loups dans les deux premières années. Or, à ce jour, seulement deux animaux ont été prélevés. J’ai donc saisi les préfets et leur ai donné les moyens, y compris financiers, pour que le plan soit appliqué. En effet, celui-ci n’a de sens que s’il est appliqué, d’autant qu’il a été accepté par les associations de défense du loup. Je veillerai donc à sa mise en œuvre.

Madame Sophie Rohfritsch, la protection du grand hamster d’Alsace est une obligation européenne. Tant que la population des hamsters n’aura pas retrouvé un niveau satisfaisant, nous sommes sous la menace d’une sanction – 60 millions d’euros d’astreinte semestrielle ; c’est loin d’être négligeable ! Je suis conscient des efforts demandés aux Alsaciens. Dès que les objectifs de préservation de l’espèce seront atteints grâce aux actions conduites avec les agriculteurs, les contraintes seront allégées. Dès à présent, le zonage de l’habitat des hamsters ne bloque pas les projets et n’impose pas de compenser tel ou tel impact. » (fin des réponses)

Commentaires de la Buvette

M. le ministre Philippe Martin est pris en flagrant délit de mensonge quand il dit « En effet, celui-ci (NDLB : le Plan loup) n’a de sens que s’il est appliqué, d’autant qu’il a été accepté par les associations de défense du loup. »

Cette affirmation de l’acceptation du plan loup par les associations environnementales, on la retrouve aussi bien :

  • dans les textes exrémistes de l’association « Le Klan du Loup » : « Cette volonté d'extermination de Canis lupus a été rendue possible par la validation du Plan Loup, actée par des associations comme Ferus, le WWF France et la FNE. » ou « FERUS et la FNE ont signé le Plan d'action Loup 2013-2017, qui est un plan scélérat» 
  • que dans les propos de Christophe Castaner : « C'est une vraie satisfaction pour moi car nous n'avons eu aucune voix négative, que ce soit de la part des éleveurs ou des associations de défense du loup » qui parle également d'un "accord unanime accepté par tous"

Or, il suffit de relire les différents communiqués de presse de mars 2013, pour se rendre compte que la publication du plan loup 2013-2017 a succité des réactions de rejets, les associations ayant été mises devant le fait accompi.

Les réactions des associations naturalistes à la suite de la publication du Plan Loup 2013-2017 ne semblent pourtant pas aussi euphoriques...

Je note également qu’il n’y a eu, durant cet échange à l'assemblée, aucune intervention de défense de la « biodiversité » venant d'élus du parti EELV et que les autres députés qui sont intervennus l’ont fait surtout pour flinguer du « nuisible » (à leurs yeux).

Le bilan aurait plus être beaucoup plus jouissif, mais messieurs M. Julien Aubert, M. Christian Jacob et M. Martial Saddier étaient excusés...

Une chose est sure, Philippe Martin continue de rouler les associations dans la farine. Pour elles, la porte de sortie du GNL devrait être là (ici et maintenant): les décisions sont calamiteuses, présentées comme ayant eu l'aval des défenseurs du loup et au final, de toutes façons non respectées et aggravées pour complaire aux anti-nature.


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