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La Clavicule de Salomon

Publié le 26 septembre 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Rendue célèbre par Hugo Pratt, la Clavicule de Salomon n’est pas une précieuse relique couverte d’or et décorée d’émeraudes conservée dans le trésor de quelques églises mais un mystérieux et introuvable manuscrit qui a provoqué bien des morts…

Finalement, celui qui nous parle encore le mieux de la Clavicule de Salomon reste l’Inquisiteur :

Tabula (al. Clavicula) Salomonis intitolatur: super quo iurant claemones advocati de dicenda veritae, sicut nos christiani super quantuor Dei Evangelia, et Iudaei super legem Dei…: in quo libro potestas Luciferi et aliorum daemonum mendaciter est inserta et orationes nefariae a daemonibus revelatae Lucifero, et aliis deamonibus exhibendae.

(Directorium Inquisitorum – Archives secrètes du Vatican)

Au milieu de la profusion d’ouvrages postérieurs soit-disant inspirés de la Clavicula Salomonis originale, il est devenu quasiment impossible de savoir si cet ouvrage manuscrit, considéré comme disparu de nos jours, a réellement existé ou non. Les plus optimistes assurent que le manuscrit existe, conservé dans les Archives Secrètes du Vatican où il aurait été remisé par l’Inquisition.

Pentacle de la Clavicula Salmonsis utilisés dans le procès contre Giovan Battista Conti - Archives Secrètes du Vatican - Sant'Uffizio

En 1683, le cardinal Francesco Albizzi déplorait que le Sancto Officio mette régulièrement la main sur des livres de magie qui avaient tous pour titre Claviculea Salomonis. En fait, il semble que ces livres soient des interprétations du fameux Testament de Salomon, dont une des plus anciennes relique semble être le Liber sigillorum di Techel, du XIIème siècle, qui traite de l’hébreu Techel, et de la fuite du peuple d’Israël en Égypte, et dont certaines prières décrites rappellent les rites décrits plus tard. Il s’agit de rites pratiqués durant le règne de Serse, dans le temple d’Apollo, selon les indications précises des astrologues persans.

On les retrouve dans le De natura rerum de Tommaso di Cantimpré en 1240. Puis dans la version vénitienne de Camillo Leonardo, Speculum lapidum, publiée en 1502.

Dès la moitié du XIIème siècle, le caractère cérémonial du contenu de certains de ces livres provoque une violente réaction le l’Église qui, dès lors va pourchasser tant ceux qui les écrivent que celles et ceux qui les ont eu en possession, pis encore celles et ceux qui les utilisent, condamnés en procès de sorcellerie.

Les livres seront brûlés lors de grand cérémonials, les accusés condamnés lourdement après avoir été contraints d’avouer, souvent sous la torture.

Expérimentations magiques extraites d'un opuscule de magie du XVème siècle utilisé dans le procès contre fra' Santo da Venezia - Archives Secrètes du Vatican - Sant'Uffizio


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