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Une vente à la sauvette

Par Sylvie-Uderzo

Vente aux enchères de planches d'AstérixHier, au 12 de la rue Drouot, à Paris, s’est tenue une vente aux enchères venue de l’espace : 4 planches exceptionnelles d’Astérix, seules, sans environnement, y étaient proposées. J’y étais.

Mon père avait donné ces 4 planches magnifiques à un heureux bénéficiaire dont l’identité n’est pas encore connue. Bien que j’ai ma petite idée… Une petite trentaine, à peine, de marchands ou d’experts bande dessinée était venue voir qui était cet opérateur absolument inconnu du monde de la bande dessinée qui avait organisé la « mini » vente : il s’agit de l’étude Kapandji Morhange, commissaires priseurs. Organisée par maitre Kapandji elle-même, qui s’est amusée un petit quart d’heure seulement avec son marteau, cette vente m’a paru étrange à plusieurs égards.

Pourquoi mon père a-t-il donné 4 planches de collection à un individu X ? Et pourquoi les a-t-il données accompagnées d’un artifice inhabituel : des certificats d’authenticité signés de sa main ? Si le vendeur avait besoin d’argent, pourquoi n’a-t-il pas confié ces planches à une étude spécialisée plus à même de faire venir du public, des acheteurs, permettant de vendre les planches à leur valeur et pas à la casse, ou presque comme cela a été le cas pour trois d’entre elles. Si une planche a été cédée à 151.000 euros, deux autres l’ont été à 75.000 euros, la dernière à 72.000 euros. Trois planches ont donc été vendues à 50 % de leur valeur. Pourquoi ? Le vendeur était-il à ce point aux aguets ? Alors que la publicité a été extrêmement limitée, ils avaient fait éditer un catalogue anormalement luxueux pour une vente de 4 lots. Tout cela semble à la fois disproportionné et incohérent.

À moins qu’il n’y ait une volonté de créer une côte artificiellement faible pour effectuer un acte officiel, comme une donation, par exemple ? Que je prenne la question dans un sens ou un autre, il y a un hic. Mon père, qui a été si prudent toute sa vie et économe concernant ses planches originales qu’il détestait voir évaluées comme des tableaux, pourquoi les distribue-t-il aussi facilement à son entourage ? Car de folles rumeurs courent… Après tous les évènements de ces dernières années, n’ayant plus de contacts avec mon père, je m’interroge. Quand une justice véritable va-t-elle commencer à vouloir le protéger de courtisans toxiques qui lui font faire n’importe quoi avec son œuvre ? Voilà, il fallait que j’en témoigne, désolée…

Tous les conseils seront les bienvenus…

Je ne suis pas sure qu’Astérix soit si ravi, franchement…

Allez, à très vite !
Sylvie


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