En nocturne hier avec MLA, un vrai moment de grâce au Louvre en nocturne, illuminé et irradiant dans une douce nuit, pour découvrir l’exposition "Le printemps de la Renaissance, la sculpture et les arts à Florence, 1400-1460".
Cette (re)découverte du passage du Gothique à la Renaissance avec ses mélanges de courants traduits à travers les arts picturaux et sculpturaux illustrant le passage de l’influence de la Chrétienté à la notion de Cité, me ravissent toujours autant…
Filippo Brunelleschi, Le Sacrifice d’Isaac, 1401, bronze partiellement doré, Florence, musée national du Bargello © Lorenzo Mennonna, courtesy of Italian Ministry for Cultural Heritage and Activities
Le musée du Louvre, avec le musée national du Bargello et la Fondation Palazzo Strozzi, se penche sur la genèse de cet immense mouvement artistique et culturel porteur d’une nouvelle conception du monde qui naît à Florence au début du XVe siècle. L’exposition rassemble 140 grands chefs-d’œuvre de la première Renaissance parmi lesquelles des pièces monumentales, dans un parcours thématique qui fait rayonner autour des sculptures peintures, dessins, manuscrits, pièces d’orfèvrerie et majoliques.
Agostino di Ducio (Florence 1418 – Pérousse vers 1481), La Vierge et l’Enfant (Vierge d’Auvilliers), vers 1460-1465. Paris, musée du Louvre, département des Sculptures, inv. RF 1352
Cet autre espace temps m’a permis de me replonger dans cette magnificence : douce immersion dans la plus célèbre des Renaissances de Florence qui, dans le domaine des arts, prit son envol entre la fin du XIVe siècle et le début du XVe siècle avec Ghiberti, Brunelleschi, Donatello, puis, peu de temps plus tard, Masaccio. Cette "renaissance" est fortement imprégnée de l’Antiquité grecque et romaine progressivement redécouverte au XIIIe et au XIVe siècle au même moment du crépuscule du style gothique. Les deux influences s’entrecroisent : raideur et hiératisme du gothique cédant progressivement le pas aux ondulations de la renaissance et l’accès à une nouvelle "perspective" picturale et architecturale.
"L’hyper-chrétienté", présente dans toute l’iconographie gothique, laisse aussi peu à peu la place à la dimension forte, laïque, de la Cité, personnifiée par la ville de Florence. Ainsi, la sculpture publique monumentale – notamment les œuvres de Donatello, Ghiberti, Nanni di Banco, Michelozzo – constitue le premier témoignage de ce nouveau courant créateur qui exerça une profonde influence sur les plus grands peintres tels Masaccio, Paolo Uccello, Andrea del Castagno ou Filippo Lippi.
Quel souffle !
Redéfinir l’Antiquité… pour accéder à une liberté nouvelle sur le fond et sur la forme : nouvelle approche de la vie citoyenne, mais aussi mutation de l’état d’esprit spirituel, intellectuel et politique vers le cœur de la Cité. A travers la multitude de moulages et de répliques en marbre, plâtre, terre cuite polychrome et émaillée, exécutés par leurs ateliers et destinés à la dévotion privée, ce nouveau courant se déploie progressivement et finit par imprégner les autres arts décoratifs répandant ce nouveau souffle créatif dans toutes les classes sociales.
Peintures, scultures, pièces d’orfèvrerie illustrent dans cette exposition les commandes artistiques les plus prestigieuses de la République florentine.
Cette exposition s’adresse peut-être à un public quelque peu averti.. mais elle m’a fait rêver… et m’a permis de me recentrer sur le Beau… dans ce monde de Brutes…
Donatello (Donato di Niccolò di Betto Bardi), Saint Georges et le dragon, vers 1417, marbre. Florence, musée national du Bargello, inv. 517 Sculture © Lorenzo Mennonna, courtesy of Italian Ministry for Cultural Heritage and Activities
Informations pratiques
Horaires : tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 17h45, les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45.
Renseignements : 01 40 20 53 17 – http://www.louvre.fr