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Rencontre avec Gaëtan Roussel pour la sortie d' "Orpailleur"

Publié le 30 septembre 2013 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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C'était vendredi dernier, chez un caviste choisi par l'artiste lui-même, quelques blogueurs dont j'ai la chance d'avoir fait partie étaient conviés à une rencontre informelle avec Gaëtan Roussel.

L'occasion de discuter de ses projets musicaux : A quelques jours de la sortie d' "Orpailleur", second album de ce projet solo et du début de sa tournée, nous avons donc dégusté quelques crus classés accompagnés de petites merveilles salées dans un endroit à l'image de celui qui l'avait choisi : simple et accueillant (adresse en fin de billet).

Le premier constat que l'on peut faire en rencontrant Gaëtan Roussel trois jours avant la sortie de son nouveau "bébé", c'est qu'il est très serein.

Après le succès rencontré par "Ginger", son premier album solo sorti il y a 3 ans, on était en mesure d'envisager que l'écriture et la composition de ce second opus allaient occasionner une certaine angoisse, être source de pression. Il n'en est rien.

A la recherche d'un nouveau son.

Lorsqu'on lui fait remarquer que ce second album sonne très différemment du précédent, il est ravi et explique que c'était sa principale préoccupation : réussir à créer avec "Orpailleur" un nouveau son.

Il revient rapidement sur ses projets précédents (Louise Attaque, Tarmac) pour expliquer qu'il est fier de ce qu'il a fait jusque là mais que son souci désormais est avant tout de proposer "autre chose". On comprend vite que c'est ça, l'histoire d' "Orpailleur", celle d'une quête perpétuelle de nouveauté qui a débouché sur cette petite pépite sonore.

Pour "Orpailleur", Gaëtan Roussel s'est associé à Pierre-Dominique Burgaud pour l'écriture. On découvre le fruit de leurs échanges sur "La barbarie", "Eolienne", "la simplicité" ou encore "Poésie".

Côté musique, là aussi il a souhaité travailler en équipe, en s'entourant de  Benjamin Lebeau de The Shoes et du producteur Julien Delfaud avec qui il avait déjà travaillé sur "Ginger". On peut noter l'arrivée dans l'équipe d'Ambroise Willaume (Revolver) qui s'est occupé des arrangements de cordes.

Il le confie au cours de l'entretien "la musique, je la vis comme un art collectif".

"J'apprécie Julien Delfaud parce qu'il a les atouts d'un bon producteur : il a une patte mais pas de tics. Il sait s'adapter aux projets dans lesquels il s'investit" (il a travailé avec Woodkid, Phoenix...).

Alors qu'il expliquait à Julien Delfaud qu'il recherchait "quelqu'un comme Beck, une sorte de bricoleur génial, toujours en quête de nouveauté", celui-ci lui proposa de rencontrer Benjamin et la collaboration a été si fructueuse qu'ils ont continué à travailler ensemble. "Il peut passer 4 heures sur un truc que je n'aurais pas repéré sur un morceau. Quand on travaille ensemble, l'intensité n'est pas au même endroit, c'est ça qui est intéressant"

Il avoue concevoir le travail d'équipe comme un dialogue permanent  : " Quand on construit un morceau, on n'essaie pas de juxtaposer nos idées, mais plutôt de les imbriquer. L'idée est que ça forme un tout, un ensemble qui ait une vraie cohérence".

"L'idée ça n'était pas d'empiler plein de choses mais je trouve que sur cet album on arrive à un résultat hyperchiadé".

D'ailleurs il ajoute s'être amusé à construire un morceau complexe comme "la simplicité"  à cause du texte qui dit le contraire de ce que proposent les arrangements, très riches. 

Tout compris, il aura fallu 8 mois pour donner naissance à "Orpailleur", un disque composé de 11 titres créés exclusivement pour l'occasion (mis à part "Cha cha cha" qui a été retravaillé exprès mais dont la structure de base est antérieure au travail du second album).

Outre le son qui propose un virage par rapport à ce que proposait "Ginger", cet album réserve une bien plus jolie place au chant en français et ne propose pas de duo. "Les duos du premier album, je les avais en projet depuis longtemps, là l'occasion ne s'est pas présentée et puis ça permet aussi de se démarquer de "ginger""

Quand on essaie de savoir quel morceau lui ressemble le plus sur cet album, celui qui a sa faveur, il répond tranquillement "c'est impossible de choisir..." et profite de l'occasion pour demander à chacun autour de la table quel est son titre favori parmi les 11. Chaque titre annoncé est différent du précédent et ce large éventail de choix semble le réjouir franchement.

(Pour ma part, musicalement il s'agit de "Hum hum hum" et côté texte c'est "Poésie" que j'aime particulièrement)  

Des concerts conçus comme de vrais spectacles.

Côté tournée, alors qu'on s'étonne d'une programmation parisienne qui prévoit sur trois soirs consécutifs des salles très différentes en terme de capacité d'accueil et de configuration, il explique que ça fait partie du projet.

Que sa volonté est de présenter 3 concerts différents, avec des scénographies adaptées à chaque fois, inspirées en partie du travail réalisé pour "rePlay Blessures", relecture de l'album "Play Blessures" de Bashung joué exceptionnellement pour deux soirées au festival des Francofolies de La Rochelle 2013 (dont on apprend d'ailleurs qu'une captation a été réalisée qui pourrait déboucher sur une sortie DVD un de ces jours prochains).

Il est question d'un écran sur lequel seront projetées des vidéos crées spécialement pour le spectacle et pour lesquelles Gaëtan confie avoir été très inspiré par les expositions sur l'art cinétique qui se sont tenu l'an dernier à Paris (Palais de Tokyo et Grand Palais). Il confie avoir beaucoup travaillé avec un graphiste (qui signe d'ailleurs l'artwork de l'album) avec qui il a conçu le live qu'il envisage comme un spectacle à part entière. "On a des tas d'idées : faire venir des cordes, des danseurs, sur certains morceaux mais malheureusement ce n'est pas forcément possible d'un point de vue technique..."

On sent qu'il y a la volonté de faire évoluer le projet d'une manière globale, en décloisonnant les disciplines, en mêlant vidéo, musique, art corporel si bien que lorsqu'on lui demande s'il pourrait envisager de faire partie d'un collectif pour un projet nouveau du genre de Gorillaz, il dit être intéressé, "pourquoi pas".

D'ailleurs, lorsqu'il cite des artistes qui l'inspirent, il s'agit de Damon Albarn et David Byrne, "pour leur créativité qui semble sans limite" ajoute-t'il.

Côté collaboration, Gaëtan Roussel avoue avoir envie de travailler avec Jacques Dutronc et Camelia Jordana (avec qui il a déjà interprété "Rapture" un titre de Blondie lors du prix Constantin 2011). Quant à ce qu'écoute l'artiste actuellement, on apprendra qu'il apprécie beaucoup Major Lazer (on peut d'ailleurs retrouver un peu de cette influence sur le troisième titre de l'album "Par dessus tes épaules").

Après avoir composé des musiques de films ("Louise-Michel" de Delepine et Kervern (titre de film dans lequel il aimait voir aussi un clin d'oeil à Louise Attaque), Mammuth -des mêmes auteurs- et de "Camille redouble" de Noémie Lvovsky) et le générique d'une émission de télévision (la nouvelle émission musicale de France 2, "Alcaline"), Gaëtan Roussel confie être intéressé par la perspective d'explorer toutes les propositions qui lui seront faites. Toujours dans l'idée de défricher, d'avancer, de fouiller...

En réalité, tu l'auras compris : L'orpailleur, c'est lui.

Son album sort aujourd'hui et j'ai pu assister au tout premier live lors du W9 Home Festival qui s'est tenu samedi à Paris : ça joue! Les musiciens sont parfaits, les choeurs féminins ajoutent de la douceur et du relief, les titres interprétés en live ont été franchement bien accueillis par le public qui les découvrait : Tout ceci promet de bien beaux instants à venir lors des concerts annoncés.

Il sera à Paris le 2 décembre à l'Olympia, le 3 décembre au Trianon et le 4 décembre à la Gaité Lyrique. Etant donné ce qu'il a annoncé, je partirais bien dans l'idée d'enchainer les trois dates, pour comparer...

Toutes les dates sont à réserver ici, si tu es tenté aussi.

Pour finir, l'endroit que Gaëtan Roussel a choisi de nous faire découvrir est "la cave des Martyrs" (39 rue des Martyrs, Paris). Un endroit double, en fait, car il fait face à un restaurant (du même propriétaire) qui promet de beaux repas tant la carte est alléchante. Tenu par un passionné qui a à coeur de faire décovurir les merveilles qu'il a su dénicher, c'est un endroit que je vais précieusement ranger dans mon carnet de bonnes adresses parisiennes...


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