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Violence verbale et poids des maux.

Publié le 01 octobre 2013 par Encoreunblogdemere

Ou comment se retrouver à 100 lieues du parent qu’on aimerait être. Ou du moins le penser.

Mes principes d’éducation, je les ai découvert sur le tas. Un peu comme de mini révélations au fur et à mesure de mon apprentissage de maman, au gré de mes vraies envies (nos envies, puisqu’il y a aussi un papa dans l’histoire), en essayant de faire abstraction du regard des autres. De mon éducation, de mon enfance heureuse, de mes souvenirs d’ado jalouse et frustrée. Comme moi, comme vous, nos parents font souvent de leur mieux, avec leur histoire, avec nos caractères. Je ne blâme pas les miens, bien au contraire.

J’ai seulement un vision personnelle, un tout petit peu différente parfois, de l’éducation de ma fille. Pas de la mienne, pas de celle du voisin. Ma fille, que j’ai porté, désirée, celle qui m’a déboussolée, fait sombrer et renaître à la fois.

Au bout de presque 2 ans de formation de parent, sans cours et sans diplômes, j’en suis arrivée au constat que je voulais lui donner une éducation la moins violente possible. Que ce soit dans les gestes ou les paroles. Je lis, je me documente, mais surtout, je fais comme je le ressens. Dans les bons moments, je suis heureuse de voir que la communication et l’écoute, mais aussi la fermeté bien dosée, fonctionnent souvent.

Mais soyons honnêtes, ce n’est pas facile d’être un parent zen, compréhensif, à l’écoute, TOUT LE TEMPS. Je ne suis pas un robot formaté pour être bienveillante 24/24 avec un enfant qui s’affirme et s’oppose (2 ans oblige, faut bien grandir). Et j’ai énormément de mal à l’accepter.

Depuis plus d’un mois, Liloute nous fait vivre des couchers et des nuits en dents de scie. Un soir il faudra 20 minutes de rituel, rester un chouia au pied du lit, la porte du couloir ouverte. Le lendemain ça sera 1h30 de hurlements, de pleurs des deux côtés, d’énervement, de culpabilité et de nuit hachée. Rien n’est acquis ou constant avec un enfant. Au milieu de nos soucis de grands, de mes incessantes remises en question perso et pro, miss S. tente de s’affranchir, de grandir, vit des périodes d’angoisse et de frustration. En journée comme le soir, où notre fatigue nous rend plus à cran. Parfois le vase déborde, voire explose d’avoir trop contenu, et mes réactions ne sont plus celles que je voulais pour son épanouissement.

Je crie, je hurle, je lui dis ces mots qui ne sont pas vrais. Qui font mal, je le sais. A elle, à moi, à nous… Et quand la fessée a pris le relais quelques fois ces dernières semaines, je me suis retrouvé à l’opposé de mes convictions, avec une culpabilité et un mal être qui ne sont sans doute rien à côté de ce qu’elle a du ressentir. Et cette impuissance devant ces soirées « gâchées », ses pleurs tous les soirs, ces tentatives qui n’ont rien donné… Après 2 ans de sommeil sans heurts, de nuits complètes, on est tous un peu désorientés.

Il faudrait lâcher prise… Accepter que nous ne sommes pas des parents parfaits, que les erreurs de parcours arrivent.

Mais elles ne doivent pas devenir récurrentes. Je ne veux pas que le châtiment corporel (même si certains trouveront que j’exagère) devienne systématique. Pas après avoir compris quelle mère j’étais et ce que je voulais pour mon enfant, dans son interêt. Et cela exclut les fessées, les mots durs et les cris.

Si se « priver » de taper est relativement aisé (ça demande néanmoins un travail profond dans un pays où la fessée est profondément ancrée dans les mœurs parentales), arrêter de crier relève du défi. Je suis une nerveuse, et j’ai un caractère pas toujours facile. Même monsieur qui est un grand calme explose de temps à autre.

Alors non, être le parent qu’on veut être, vraiment, ça demande beaucoup de travail. Ce n’est pas inné d’être parfait, c’est même impossible d’ailleurs. Culpabiliser quand on a fait un pas en dehors de ce chemin là, c’est comme un filet de sécurité. Même si il faut trouver un juste milieu et ne pas se rendre malade (oui c’est à moi que je parle, aussi…)

Je ne juge pas. Parce que chaque parent vit sa propre histoire avec des enfants bien différents. Les faits divers me font froid dans le dos et la réalité de la violence parentale me glace le sang. Les parents à bout ont peut être été comme nous, un jour. Je ne suis pas une donneuse de leçons, j’en ai bien trop à apprendre moi même, tous les jours.

On a tous dit au moins une fois « j’en ai marre » ou « tu m’énerves », voire pire. On a tous été violents verbalement, épuisés, énervés, hors de nos gonds. Même ces supers parents, là bas, qui ne font jamais d’erreurs.

On n’en parle juste jamais.


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