Lionel Sabatté expose à la Galerie Jean Collet de Vitry-sur-Seine (94)

Entrant dans la Galerie Jean Collet, à Vitry-sur-Seine, je vois dans le monstre composé d’une souche et d’une gueule ouverte les pièces d’un centime d’euro que j’avais déjà vues ailleurs, sans avoir mémorisé le nom de l’auteur. C’était dans le cadre de la FIAC, quelque part dans la grande serre du Jardin des Plantes, un crocodile. Ici, soudain, cela va prendre un sens imprévu. Les pièces de 1 centime, c’est ce qui traîne au fond d’un porte monnaie, d’une poche. Ça ne vaut rien.

Ça ne vaut rien non plus, les poussières qui s’accumulent dans les couloirs du métro, les cheveux, les rognures d’ongles… La liste peut être longue et quelque peu dégoûtante. Comment faire de l’art avec ça ? L’art n’est-il pas un acte noble ? Où l’on utilise des matériaux nobles ? Est-ce donner de la noblesse aux déchets que d’en faire une rose ? Est-ce changer la nature des moutons que d’en faire un loup au milieu de la galerie d’art ?

Mais ces questions me sont venues après. J’ai d’abord vu les toiles, les œuvres accrochées aux cimaises, et je leur ai trouvé quelque chose d’extrêmement humain, jusque dans la brûlure du papier (j’ai retrouvé, en moins grand, les images d’Yves Klein ou de Christian Jaccard). Ce n’est qu’après que la matière m’a troublé, et que j’ai pu mettre quelques mots sur ce blog.

  

Cette exposition est visible jusqu'au 13 octobre 2013. Vous atteindrez le site de la galerie en cliquant sur la photo en haut à gauche de cet article.