Justin catayee, l’homme politique et l’humaniste

Lu pour vous une conférence de Monsieur Georges Othily, Ancien président de la Région Guyane, Ancien sénateur de la Guyane, Membre honoraire du Parlement, dite pour célébrer le cinquantième anniversaire de la mort d’une riche et forte personnalité de la terre de Guyane, Justin Catayée.

De très belles citations fleurissent ce discours :

« Il ne s’agit pas pour nous d’envisager une solution qui ne soit pas au sein de sein de la famille française que nous représentons. Nous ne demandons pas à entrer dans une famille ; nous nous considérons comme chez nous. Nous parlons parfois durement parce que nous ne pensons être des Français s’adressant à des Français et que nous n’avons pas à cacher la vérité … Je suis de ceux qui ont toujours soutenu et qui affirment encore que la Guyane, si on la dote de l’organisation appropriée, peut se passer de subvention. Son budget doit être complètement équilibré dans cinq ans si on veut prendre la véritable voie. Or on ne le prend pas et je lance un suprême appel pour ce pays qui est le mien … J’ai été certainement fort maladroit de laisser parler mon cœur, de vous dire la vérité et de me présenter en fils de France que je suis. Je ne voudrais pas vous tromper et je vous demande d’aider les départements d’Outre-mer, en particulier la Guyane ».
Mais c’est à la poétesse de Morne-A-L'eau Florette Morand, qu'il donne le mot de la fin, en citant son texte « Ma part de votre mal », écrit en 1962, dans lequel elle rend un juste hommage à cet homme que nous aurions, collectivement et individuellement, aimé mieux connaître, s’il avait vécu davantage et donné plus encore qu’il n’a donné à notre terre :

« Justin Catayée parla.

   Il disait des mots d’homme
   Et des mots denses de poète,
  Des mots dont la trame
  N’était qu’amour et fermeté

 Dans le public, les femmes
 Applaudissaient, applaudissaient

 Et du profond des mots d’apôtre,
Des flammes des mots de lutteur

Quelques paroles de voyant
Franchirent le mur de ses lèvres
Je suis un homme menacé ».

Vous ne croyez pas à l’absence
Ni au silence essentiel.

Juin s’achève.
Le Boeing d’Orly ainsi qu’un Condor
Foudroyé
S’est écrasé
Sur un Morne de mon pays.

Justin Catayée est parmi
Ceux-là que la mort a soumis … »