Exclusivité Sony disponible depuis le 2 octobre sur le PSN uniquement, Rain était annoncé comme étant une œuvre poétique qui se vivrait de bout en bout de la même façon qu’on parcourrait un livre fantastique, à savoir en se laissant emporter par une intrigue qui prendrait forme au compte-goutte sous nos yeux.
Test
Pas d’armes, pas de violence, mais une atmosphère bien particulière qui ferait passer le joueur qui s’y attarderait par plusieurs émotions, celles-ci vacillant aléatoirement entre l’angoisse et la mélancolie, pour n’en citer que deux. Les ingrédients semblaient réunis pour offrir une aventure singulière et marquante à tous ceux qui y prendraient part. Alors, est-ce qu’une fois en mains le titre confirme-t-il tout ce qui avait été promis ?
C’est dans une ville sombre et inhospitalière, martelée par une pluie incessante que l’aventure prend place. Un petit garçon se penche à la fenêtre de sa chambre et aperçoit une fillette semblant vouloir échapper à une mystérieuse et terrifiante silhouette. N’écoutant que son courage, le petit bonhomme s’empresse de quitter la pièce pour la suivre et tenter de l’aider. C’est au moment où il traverse une immense porte au fond d’une ruelle que la cinématique d’introduction se termine et que nous prenons les commandes.
Dès les premières secondes de jeu, nous nous apercevons que ce qui se dévoile à l’écran a quelque chose de bizarre. L’aspect de notre personnage est étrange, comme s’il apparaissait dans une sorte de flou artistique, comme si le corps tout entier du garçonnet était transparent. Ce n’est qu’au moment où nous nous mettons la première fois à l’abri sous un porche que nous obtenons la confirmation de ce que nous imaginions. Nous ne sommes visibles que lorsque les gouttes de pluie ricochent sur nous et une fois au sec, nous disparaissons totalement du champ de vision. Inutile dès lors de préciser qu’une grande partie du gameplay va s’appuyer là-dessus et que du début à la fin, il faudra utiliser à bon escient cette faculté de pouvoir devenir invisible pour pouvoir avancer discrètement sans se faire repérer par la horde de bêtes sauvages qui habitent le monde imaginaire dans lequel nous nous trouvons. Ceci dit, si l’esprit « infiltration » est bel et bien présent, nous ne pouvons nous empêcher de penser que ce concept aurait pu être mieux pensé et exploité. Loin de reprocher au titre de ne pas pouvoir rivaliser avec un Metal Gear Solid, Rain étant un jeu PSN et n’ayant par conséquent pas les mêmes ambitions, il aurait pu cependant s’en inspirer un tant soit peu et proposer ne serait-ce que différentes alternatives possibles pour pouvoir contourner certains ennemis. Or, le titre se traverse de bout en bout en suivant une ligne de passage toute tracée. Dommage, car les décors avaient de quoi offrir pas mal des possibilités à ce niveau.
L’histoire est divisée en huit chapitres proposant chacun un environnement différent, celui-ci allant de l’usine abandonnée à un chapiteau de cirque totalement déserté. Et « désert » est effectivement un mot qui vous viendra souvent à l’esprit, vu qu’à part la fillette et quelques monstres spectraux disséminés par-ci par-là, vous ne croiserez pas âme qui vive durant toute l’aventure. Ce vide quasi-permanent a pour conséquence de renforcer un léger sentiment de solitude, impression qui disparaîtra soudainement lorsque les premières notes de la mélodie annonçant l’approche du « Diable », nom choisit pour le monstre nous pourchassant sans relâche, se feront entendre. Ceci donnera le départ d’une course effrénée pour échapper à la bête, offrant ainsi des passages infiniment plus rythmés que ceux, malheureusement trop nombreux, où l’on se contentera d’avancer à travers le niveau pendant plusieurs minutes sans qu’il ne se passe absolument rien. Etrange, l’ennui ne faisait pourtant pas partie de la liste des sensations qu’était censé procurer le jeu…
Si les premiers chapitres se résument à essayer de rattraper la fillette qui décidément ne se laisse pas approcher facilement, la deuxième moitié du jeu se révèle un peu plus intéressante à parcourir car une fois la fuyarde rejointe, les deux personnages doivent collaborer pour tenter de se sortir ensemble de ce mauvais pas. Différentes actions telles que la courte échelle, la diversion ou encore l’union des deux forces pour déplacer des objets devront alors être exécutées. Malheureusement, si les idées sont parfois bonnes, leur mise en pratique se fait avec une exaspérante lenteur, les personnages donnant l’impression de peser des tonnes. On en vient parfois d’ailleurs à se demander si ceci n’est pas fait exprès dans le but d’augmenter un peu la durée de vie du soft qui déjà bien que pas très grande, peut paradoxalement nous sembler être une éternité.
En résumé
Si sur papier Rain avait de quoi séduire, la prise en main n’a malheureusement pas confirmé ces premières bonnes impressions. Les décors vides, les passages lourds et longs à en mourir, la lenteur du personnage ou encore le manque de challenge sont autant de handicaps qui vous feront certainement souvent hésiter à aller jusqu’au bout de l’aventure. Si de connaître le fin mot de l’histoire et de découvrir les raisons pour lesquelles nos deux petits héros se sont retrouvés coincés dans ce sombre univers sont vos seules motivations pour en découdre avec l’ennui, sachez que rien ne vous sera révélé lors de l’épilogue et que pour en connaître d’avantage, vous serez obligés de tout recommencer une deuxième fois depuis le début. En effet, le fait de terminer une fois l’histoire débloque une partie bonus consistant à trouver des gemmes disséminées un peu partout dans le jeu, gemmes qui une fois découvertes nous en apprennent un peu plus sur l’intrigue. Un grand merci aux développeurs pour cette merveilleuse idée…
Fiche et notationType: Aventure – Réflexion
Graphismes:
Editeur: Sony
Bande Son:
Age/Pegi: 12+
Jouabilité:
Sortie: 02.10.2013
Difficulté:
Multi-joueurs: -
Scénario:
Plate-forme: PS3
Durée de Vie:
Testé sur: PS3
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