Magazine Culture

La raison et la foi

Par Alaindependant
La technocratie est cette forme de somnambulisme d'une technique pour la technique, ne se posant jamais la question des fins. Elle se fonde sur ce postulat : tout ce qui est techniquement possible est souhaitable et nécessaire. Cette « raison » engendre les pires déraisons. Y compris l'arme nucléaire et la « guerre des étoiles ». C'est une religion des moyens. Le machiavélisme, c'est l'animalité d'une politique définie par une technique de l'accès au pouvoir, et non comme une réflexion sur les fins de la communauté humaine et, ensuite , la mise en oeuvre des moyens pour atteindre ces fins. Ces « dérives » de la raison infirme, positiviste, conduisent le monde à la mort, non par manque de moyens mais par absence de fins. Tel est le problème majeur qui se pose aujourd'hui : celui des priorités, des fins, des valeurs, du sens. D'une réflexion ne portant pas seulement sur la possibilité et les méthodes des sciences et des techniques, mais d'abord sur leurs fins : quels objectifs doit s'assigner la recherche scientifique pour servir à l'épanouissement de l'homme, et non à sa destruction ? Le problème premier est de lier la science expérimentale, qui est découverte des moyens, à la sagesse, qui est recherche des fins : remonter de fins subalternes à des fins plus hautes, en direction de la fin dernière. Alors la critique de la connaissance prendra son véritable sens en ne reliant pas seulement la science à la sagesse, mais aussi la sagesse à la foi ; car ni la science dans sa recherche des causes, ni la sagesse dans sa recherche des fins, ne peuvent atteindre ni la cause première, ni la fin dernière. La foi commence où finit la raison. Pas avant. Pas avant que la raison plénière, celle qui recherche à la fois les causes et les fins, ait mis en oeuvre tous ses pouvoirs. Ce mouvement, dans sa plus totale liberté, amène la raison à prendre conscience à la fois de ses limites et de ses postulats. La foi n'est plus alors ce qui contredit ou contraint la raison, mais au contraire ce qui l'empêche de s'enfermer sur elle-même dans cette « suffisance » qui est le contraire de la transcendance. La foi est une raison sans frontière. Roger Garaudy
Lire le message dans son intégralité ici

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Alaindependant 70792 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog