Je vous l'avais fait gagner en tout début du mois de septembre, grâce à Epicentre film, avec qui je collabore de manière régulière et très satisfaisante, mais je n'avais pas encore eu, au moment de la rédaction du billet du jeu concours, eu l'occasion de le voir.
Depuis, profitant de ma convalescence post opératoire, c'est chose faite, et je peux confirmer le titre du billet, puisque j'avais collé l'adjectif" beau" devant le film, sans même l'avoir vu.
Mon premier feeling était donc juste, puisque ce 80 jours est efffectivement un fort beau film, sorti en salles en France ( contrairement à ce que je disais dans le billet) le 13 juin 2012, mais passé complètement inaperçu ce qui est fort dommage car le film, certes plus audacieux par le sujet (l'homosexualité féminines de sénior dans une région, le pays basque espangol, où cela est fort mal vu) que par le traitement, jamais provocateur.
Ce "80 Jours" est en effet une oeuvre délicate et sensible sur le quotidien d'un couple de retraités espagnols qui sont dans une routine vaguement ennuyeuses, et qu'une visite impromptue dans un hôpital va complètement bouleverser.
La caméra suit de manière très sensible et émouvante le parcours d'Axun, cette femme de 70 ans qui se rend à l'hôpital pour s'occuper de l'ex-mari de sa fille et qui découvre que la femme qui s'occupe du malade du lit voisin est Maïté, sa meilleure amie d'adolescence, dont les sentiments pour la gent féminine est plus forte qu'une simple amitié.
80 jours vaut aussi et peut être surtout grâce à son couple de comédiennes, qui portent avec ferveur et énormément de justesse ce beau film sur leurs pas toutes jeunes épaules. Itziar Aizpuru, en vieille dame timorée et engluée dans un quotidien fastidieux, réussit formidablement à nous faire ressentir le combat intérieur qu'elle vit, entre désir de vivre pleinement cet amour renaissant et sentiment de honte et de devoir.
Dans le rôle de Maité, Mariasun Pagoaga, dont c'est la première apparition à l'écran (elle vient d'une troupe de théatre amateur), et visiblement ce ne fut pas évident de mettre la main dessus), en lesbienne assumée mais en même temps bouleversée par ces sentiments tardifs, rayonne littéralement.
Ce film présente une autre particularité, celui d'avoir été tourné seulement en langue basque, pour des raisons d'abord financières, comme nous l'explique les réalisateurs dans les bonus, mais au bout du compte, cette particularité sert totalement le film et contribue au charme qu'il dégage. Si vous avez l'occasion de le voir (pour ceux qui n'ont pas eu la chance de gagner à mon concours, il va sans dire), ne manquez pas cette très bonne surprise du cinéma espagnol.