Quand l’auteur de Bulles et Nacelles, de Betty Blues et d’Abélard publie un album en solo à la couverture si alléchante, il est très difficile de ne pas se laisser tenter.
Dans ce one-shot particulièrement ensoleillé, Renaud Dillies invite à suivre les déboires de Jiri et Polka, deux personnages hauts en couleur qui n’ont plus vu une goutte d’eau depuis des lustres. C’est sous un soleil de plomb que le renard et la cigogne, coiffée d’un sombrero, jouant de la cithare et fumant la pipe, parcourent le désert dans l’espoir de trouver à boire. Durant cette quête rafraichissante, les deux compagnons d’infortune vont faire des rencontres plutôt étonnantes. Outres les mirages et quelques poissons volants, les deux assoiffés vont ainsi croiser une girafe en trottinette, un hippocampe légèrement fou, une autruche et sa noix de coco, un escargot et sa maison, un éléphant en voiture, une étrange boite à musique, une bouteille vide, etc. Jouant pleinement la carte de l’absurde, l’auteur livre des petites aventures totalement farfelues, qui manquent cependant de liant et même parfois d’intérêt.
Si j’ai eu du mal à accrocher au scénario, j’ai par contre pris grand plaisir à retrouver l’univers délicieusement poétique de Renaud Dillies. Quel bonheur de retrouver des personnages animaliers aux dialogues savoureux, bercés par une petite note de musique qui ajoute encore plus de saveur au récit. Et comment ne pas être conquis par ce graphisme débordant d’inventivité, qui pousse l’esthétisme jusque dans les bulles. Chaque planche de cette aventure graphique contribue à rendre cette traversée du désert merveilleusement belle et poétique… à défaut d’être passionnante.
Ils en parlent également : Moka, Noukette, Jérôme
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