Glasser
Interiors
(True Panther)
Souffrant d’agoraphohie, Cameron Mesirow alias Glasser s’est enfermée dans un studio sans fenêtre à Manhattan pour composer son deuxième album, Interiors, la claustrophobie devenant ainsi son meilleur compagnon pour pousser son imaginaire dans des contrées intérieures baignées de douceur et de mélodies éthérées. La production claire et limpide glisse sur des architectures rythmiques aux allures de grattes-ciel, auréolées d’une douce lumière caressante. Interiors joue sur les paradoxes. Ceux qui définissent finalement la nature humaine d’une artiste experimental pop, avec ses clairs-obscurs aux constantes fluctuations, dont les 12 tracks d’Interiors sont la partie émergente, reflet d’une femme en proie aux doutes et aux certitudes. Dans la continuité de son précédent opus, Ring, les rythmiques dégagent une certaine tribalité/animalité qui viennent contraster avec la sophistication des ambiances bâties, autour de machines qui renvoient à une certaine forme d’urbanité, donnant naissance à une géographie escarpée aux pentes douces entrelacées de falaises charnelles mouvantes. A ranger du coté de la singularité d’artistes comme Björk, Zola Jesus ou Feist, Glasser manie les mélodies avec une précision d’horloger, égrenant son travail de mille ressorts mécaniques aux déclenchements subtiles qu’il faut apprendre à entendre et discerner en arrière fond, pour palper les forces profondes qui animent l’artiste américaine. Un petit bijou de deviant pop boréale. Très fortement recommandé.
Roland Torres
Site : www.glassermusic.com