De : John Carpenter.Avec : Brian Narelle, Cal Kuniholm, Dre Pahich, Dan O'Bannon, Joe Saunders, Miles Watkins...
Genre : Comédie - Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 25.
Date de sortie : 9 juillet 1980.
Synopsis : "Dark Star" est un vaisseau spatial chargé de détruire les planètes qui encombrent le système solaire. Alors qu'il s'apprête à lancer une nouvelle bombe, une avarie se produit.
Bande annonce originale
"Allez, il est temps de dormir maintenant espèce de petite saloperie !"
Finalement, j'ai quand même réussi à le visionner ce "Dark Star", premier long métrage de John Carpenter. Je ne pensais pas que je pourrais pourtant c'est d'ailleurs pour ça que j'avais commencé mon cycle par "Assaut" mais fort heureusement (ou pas), j'ai pu rattraper mon retard en réussissant à trouver une copie en version française de ce film que quelqu'un qui avait la VHS à su me convertir en DVD. C'est donc en tout cas confiant que j'ai inséré le disque dans mon lecteur.
Mais malgré ça, mon enthousiasme, c'est vite envolé. Faut dire aussi que le scénario écrit par John Carpenter et Dan O'Bannon (ce dernier utilisera quelques idées de "Dark Star" pour écrire cinq ans plus tard le scénario d'"Alien, le huitième passager" pour Ridley Scott) est très risible. J'y suis aussi peut être pour quelque chose faut dire car au delà de mon enthousiaste, je m'attendais à voir un bon film fantastique mais si le fantastique est bien présent, il est aussi mélangé avec une bonne dose de comédie (que je pense totalement assumé il ne peut pas en être autrement) qui foire tout le film.
Résultat, j'ai presque eu l'impression de me retrouver devant un nanar peu inspiré. Les dialogues sont d'une pauvreté extrême, les situations encore plus et dans l'ensemble tout sonne affreusement faux. Est ce que c'est parce qu'à la base John Carpenter avait fait un court métrage de 45 minutes pour ses études et qu'il rallongea le film par la suite ? J'en sais trop rien mais en tout cas, ça n'as pas fonctionné sur moi et ça dès les premières minutes. Entre les discussions avec la bombe, la "chose" qui ressemble à un ballon de baudruche sur patte ou le journal de bord de Pinback pour ne citer que ses exemples, j'ai trouvé tout très maladroit et creux.
Pire encore, on s'ennuie ferme. On nous inonde d'un langage technique qui ne sers à rien surtout à bord de ce vaisseau qui est tellement fragile et vide que le simple fait de l'avoir envoyé dans l'espace parait peu crédible. Le scénario à tout de la catastrophe donc pour moi mais bizarrement, je n'ai pu m'empêcher de rire nerveusement et c'est peut être grâce à ça que j'ai réussi à tenir jusqu'à la fin. Une fin qui finit d'ailleurs de façon grotesque mais qui me laisse penser que cet humour est totalement assumé même si il fonctionne mal (mes sourires étaient vraiment plus gêné qu'autre chose).
Le casting aussi est très léger. Peu convaincant, on ne peut pas dire que j'ai trouvé ses différentes interprétations mémorables. Après tout n'est pas à jeter malgré tout. Brian Narelle tient tant bien que mal son poste dans la peau de Doolittle. A l'image de son vaisseau, l'équipage ne fait pas crédible et on se demande aussi comment ils ont fait pour atterrir ici (eux même semble se poser la question) mais en "chef de bord", Brian Narelle réussi quand même à prendre l'ascendant sur ses collègues ce qui en soit n'est pas bien compliqué non plus.
Il n'y à qu'à voir Dan O'Bannon, le scénariste qui s’octroie aussi le rôle de Pinback - Bill Frugge. La prestation est assez pathétique je trouve et manque de consistance. Je n'aborderais pas non plus Cal Kuniholm en Boiler qui semble s'être trompé de long métrage ou encore Dre Pahich en Talby dont le "sérieux" devient tellement caricatural à force de se prendre pour un personnage de "2001 : l’odyssée de l'espace" que son personnage devient lui aussi très risible. Quant à Joe Saunders dans la peau du Commandant Powell, c'est presque une bénédiction pour lui d'être recouvert de glace afin qu'il puisse se cacher le plus possible lors de ses scènes.
Dans l'ensemble, le casting est donc au final comme le scénario. Il sonne faux. Chaque acteur semble être en roue libre, chacun semblant chercher un sens à cette histoire et une direction à prendre. Entre ceux qui se prenne trop au sérieux et ceux qui ne le sont pas assez, il règne une cacophonie dans cette distribution qui fait que je n'ai ressenti de la sympathie pour aucun personnage. Si je me suis très très légèrement amusé avec eux, c'est surtout parce que ce film frôle le nanar et qu'au fil de mon visionnage, c'est ainsi que j'ai voulu le voir afin de ne pas décrocher (je me répète mais c'est quoi ce ballon de baudruche ??? ).
Après, pour sa mise en scène, John Carpenter signe un film là encore très maladroit. Il est d'ailleurs surprenant de voir le grand écart fait ensuite après ce film avec "Assaut" qui est bien plus maitrisé visuellement. Si j'aime le coup de vieux que certains de ses longs métrage peuvent avoir, ici, c'est beaucoup trop marqué pour que j'y trouve un quelconque charme. Je ne lui jette pas la pierre pour autant le manque de moyen et d'expérience jouant sans doute contre lui à l'époque mais il y à quand même quelques plans qui restent assez laid notamment dans ceux qui se passent dans l'espace.
Il n'est donc pas étonnant alors de voir des effets spéciaux très limite. Par moment, ça à pris un tel coup avec les années qui passent que j'ai eu l'impression de voir un simple dessin à l'écran plutôt qu'un effet visuel. Alors oui, c'est le genre de chose qui peuvent donner un peu de charme je le reconnais mais quand on sais ce dont le bonhomme est capable par la suite, ça fait quand même un peu mal. La photographie aussi est assez laide je trouve tout comme l'exploitation de la lumière. Le montage est pour sa part assez anecdotique je trouve, tout s'enchainant assez mal avec aussi un manque de dynamisme assez flagrant.
Si les costumes sont pour leurs parts kitsch à souhaits, les décors eux souffrent beaucoup de ce film qui à des ambitions mais qui n'en as pas les moyens. Au delà de l'aspect carton du vaisseau, tout est vide, sans âme, sans vie. Le vaisseau manque d'une structure consistante qui pourrait nous faire paraître crédible son envoi dans l'espace. Là, on à presque l'impression d'avoir le droit à une cabane spatial de gamins fan de fantastique. Heureusement, la bande originale composée par John Carpenter relève pas mal l'ensemble. C'est pas exceptionnel mais la musique est agréable et fonctionne plutôt bien avec ce film notamment le titre "Benson Arizona" dont la musique a été écrite par John Carpenter, et les paroles par Bill Taylor.
Pour résumer, je m'attendais vraiment pas à ça avec "Dark Star". C'est peut être aussi ce qui à joué sur ma semi-déception et qui fait que dans ma notation, je ne suis pas plus dur. Quand on sais ce dont est capable John Carpenter, il est très surprenant de voir ce genre de premier pas cinématographique. Préférant mettre ça sur le dos du manque de moyens et d'expérience d'un cinéaste qui à voulu rentrer tout de suite dans un genre qu'il affectionne, malgré les maladresses et la grossièreté de ce long métrage, j'ai quand même réussi à tenir en le voyant très rapidement comme étant un nanar. Un nanar qui vieilli assez mal (surtout quand on sais que le scénariste écrit cinq ans plus tard quelque chose de beaucoup plus consistant avec "Alien, le huitième passager" et que le réalisateur réalise deux ans plus tard une œuvre culte comme "Assaut") mais à qui je laisserais quand même une seconde chance un jour maintenant que je sais à quoi m'attendre car si je n'ai pas eu le film fantastique que j'espérais, j'ai au moins eu le droit, entre deux moments d'ennui, à quelques rires nerveux mais le long métrage reste quand même très faible je trouve, la barre ayant été mise un peu trop haute un peu trop tôt je pense...
Liens divers :
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble