Une voix de caverne, d’ours en hibernation qui chuchote des mises en garde voilées.
Une chanson improbable qui fait penser à Arno, mais de la famille des Marcel Kanche et des Richard Desjardins : une chanson libérée des convenances humaines et des contingences commerciales.
Une chanson libre comme la bête qui a fait sa tanière dans une anfractuosité de roche inaccessible et qui surveille le monde depuis son promontoire.
Une chanson entre caresse et coup de poêle à frire. Une chanson qui dépèce ses sujets comme le loup fouissant de son museau dans la gorge béante de sa victime : avec lenteur et douceur, les yeux mi-clos.
Un accompagnement d’orchestre en forme de tapis de feuilles mortes rassemblés sous le corps lourd de l’ours endormi.
Méfiez-vous des salles obscures de Louis Ville ; on y projette de drôles de Cinémas.
Paul Kristof
VILLE, Louis. Cinémas (Badabing, 2011) Disponibilité
Classé dans:Chanson française, Coups de coeur