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Mes meilleurs copains

Publié le 11 octobre 2013 par Olivier Walmacq

Plusieurs copains retrouvent leur meilleure amie et amour de jeunesse pour certains le temps de quelques jours...

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La critique copain-copine de Borat

On qualifie souvent Jean-Marie Poiré comme un simple réalisateur de comédies comme Papy fait de la résistance et Les visiteurs. Mais avec Mes meilleurs copains et même s'il reste dans la comédie, Poiré touche à un genre particulier: le film de potes. Un genre qui prendra son sens en France avec le dyptique d'Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément/ Nous irons tous au paradis. Pour cela, Poiré convoque le fétiche Christian Clavier, le râleur Jean-Pierre Bacri, le très cool Jean-Pierre Darroussin, le regretté Philippe Khorsand, le bourrin Gérard Lanvin, Didier Pain, Louise Portal et Marie-Anne Chazel le temps de quelques instants. Mes meilleurs copains sera un flop assez cuisant (plus de 300 000 entrées quand même Le père noël est une ordure a fait 1 millions d'entrées), mais s'est depuis fait une santé avec les multiples rediffusions (sans compter la TNT). Le film s'est donc largement fait une réputation depuis. Poiré signe un film intimiste où l'auteur partage les souvenirs d'une époque, le plaisir de réunir des acteurs en vogue et surtout ne pas faire dans l'humour pure. Les situations sont drôles mais il n'y a pas de réel gag. Clavier (également scénariste) est la voix-off du film et se présente comme un être frustré dont la femme lui dit carrément d'aller voir un amour de jeunesse pour assouvir ses pulsions refoulées!

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Ce n'est pas souvent que votre femme vous dit cela. Ce personnage est peut être le plus mélancolique, peut être par l'utilisation de la voix-off, ce qui en fait parfois un personnage un peu à l'extérieur, regardant les autres sans jamais y prendre goût. La bande de copains n'est pas tellement mieux pour le coup. Bacri est celui qui râle toujours (le début d'une habitude en fin de compte) mais est le seul à ne pas être vraiment heureux et n'est pas tellement réjoui par le retour de son amie d'antan. A vrai dire et c'est plutôt étonnant, le personnage de Bacri n'est pas si masculin que l'on puisse le penser et rejette cet aspect de sa personnalité. Il n'est donc un pote gay mais plutôt un homosexuel qui s'ignore. Ce qui ne l'empêche pas de râler! Lanvin est le pote qui serait prêt à vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuer. Alors que sa femme et ses enfants vont arriver d'une minute, il serait prêt à remettre le couvert avec son ancienne conquête, la fameuse copine incarnée par Portal. Cette dernière n'est pas au top de sa forme, sorte de rockeuse du dimanche qui n'est pas sans rappeler Celine Dion et son manager de mari René. La similitude (et ce malgré que la chanteuse n'était pas encore populaire) est tellement frappante que l'on ne peut s'empêcher de rigoler en voyant les différents détails. Que ce soit l'accent, le chauvisme du manager, le côté star planétaire...

A l'époque, on n'aurait pas pu y voir d'allusion mais désormais cela saute aux yeux. Khorsand est le metteur en scène pénible, le type à appeler sa femme toutes les heures, surtout si elle est plus jeune que lui et qu'elle fait les yeux doux à l'acteur qu'il a engagé! Un vrai bonheur de voir l'acteur dans un rôle aussi jouissif, lui qui a souvent joué les hommes passifs (on pense à la série Une famille formidable). Il faut le voir en train de piquer sa crise. Mais le meilleur dans le genre c'est probablement Darroussin. On sent que l'acteur s'est fait plaisir avec un personnage aussi... cool. En fait, c'est le type qui a la conscience tranquille, qui ne s'impose rien et probablement le meilleur ami qu'il soit. Il n'y a qu'à entendre ce dialogue suréaliste entre Clavier et lui: "Tu t'es fait voler tout un camion? -Bah ouais, j'avais pris un couple d'Africains en stop, j'allais pas les laisser sur la route... Moi, à un moment, je m'arrête, histoire de boire un café... Je leur en propose un, mais ils refusent, ils préfèrent rester dans le camion. Moi, je sors... -Tu as laissé ton camion avec tes deux autostoppeurs, comme ça ? -Bah je pouvais pas prévoir que c'était deux flippés, hein... Quand je suis revenu, il n'y avait plus rien. -Franchement, Dany, t'as déconné, là! Quand Richard va l'apprendre... -Bah j'allais pas décharger tout mon camion pour un café, hein... Et puis y à pas mort d'homme, c'est pas grave, c't'histoire..." Un vrai bonheur à l'image du film qui ressemble à toutes ces réunions de potes où on se rassemble à un endroit pour discuter, parler de soi et être avec les autres. La vie en somme et il n'y a pas l'alibi du malade comme moteur comme chez Guillaume Canet. A la place on a un plan-séquence en grue sur une reprise des Beatles par Joe Cocker.

Probablement la dernière vraie comédie de potes avec un casting irréprochable et selon moi le dernier grand film de Jean-Marie Poiré.

Note: 17,5/20


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