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Un Chien Andalou

Publié le 13 octobre 2013 par Olivier Walmacq

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Genre: inclassable
Durée: 16 minutes
Année: 1928


l'histoire: Tout commence sur un balcon où un homme aiguise un rasoir... La suite est une série de métamorphoses surréalistes.

La critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Un Chien Andalou, réalisé par Luis Bunuel en 1928, s'inspire de plusieurs rêves du peintre Salvador Dali et du cinéaste lui-même. C'est ainsi que les deux artistes commencent à écrire le scénario de ce court-métrage. Luis Bunuel raconte: "En arrivant chez Dalí, à Figueras, invité à passer quelques jours, je lui racontais que j'avais rêvé, peu de temps auparavant, d'un nuage effilé coupant la lune et d'une lame de rasoir fendant un œil.
De son côté il me raconta qu'il venait de voir en rêve, la nuit précédente, une main pleine de fourmis. Il ajouta : "et si nous faisions un film, en partant de ça ?".

En vérité, cette anecdote a le mérite de résumer parfaitement le scénario du film, totalement inénarrable. Le script se concentre sur les relations violentes et difficiles entre un homme et une femme dans un appartement. Le fil conducteur serait les tentatives de l'homme poussé par le désir vers la femme, qui, le plus souvent, se défend. Des objets apparaissent et disparaissent, donnant l'impression au spectateur qu'il se situe dans un rêve.
Un Chien Andalou semble également évoquer cette frontière étroite entre le rêve et la réalité.

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En vérité, chacun aura sa propre interprétation de ce court-métrage, pour le moins atypique et totalement inclassable, et qui s'inscrit dans le mouvement du surréalisme. Toutefois, pour Luis Bunuel et Salvador Dali, rêve et réalité semblent être les deux facettes complémentaires d'une même pièce.
Par conséquent, inutile de rechercher une quelconque logique dans ce film.
Certains objets ont tout de même une portée symbolique. Par exemple, le piano, objet récurrent dans les toiles de Dali, symbolise la bourgeoisie. L'instrument est aussi un moyen de séduction pour le héros du film.

Les insectes tiennent également une place prépondérante, en particulier, les fourmis, qui apparaissent dans la paume de la main du héros principal de l'histoire. Les fourmis symbolisent ici la putréfaction. C'est ce qui se produit lorsqu'un individu se laisse vivre sans se poser de question.
Le héros du film prend conscience de cette putréfaction. Le seul moyen de lutter contre cette inertie est de susciter la séduction et le désir chez la femme qu'il convoite. Hélas, ce dernier va se confronter à la violence de cette dernière.

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Vous l'avez donc compris: Un Chien Andalou est un court-métrage ésotérique, donc difficile d'accès. Il s'agit aussi d'un film muet. Toutefois, lors de sa projection, le film fut accompagné d'une bande sonorisée. Un Chien Andalou ouvrira à Bunuel les portes du mouvement surréaliste, non sans mal, puisque le film fait scandale et est sujet à un procès interne.
Par la suite, le cinéaste se refusera à donner la moindre explication sur ce court-métrage. En l'état, Un Chien Andalou fait figure d'oeuvre avant-gardiste.

De ce fait, il s'agit d'un film important dans l'histoire du cinéma. Sur ce dernier point, le court-métrage est souvent cité parmi les grands classiques du Septième Art. Personnellement, je lui préfère largement L'Âge d'Or, qui signera la dernière collaboration entre Luis Bunuel et Salvador Dali.
Pour les différentes raisons évoquées dans les précédents paragraphes, à savoir son côté étrange, atypique et surréaliste, impossible de noter objectivement ce film, encore une fois, totalement à part.

Note: ?


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