Nypc │ comme un air de (re)nouveau

6 ans plus tôt, ils déclaraient : « Nous marions les codes de la dance et de la pop pour en faire quelque chose sur lequel on peut danser et chanter ». De retour avec un troisième album éponyme, le groupe londonien New Young Pony Club s’est récemment reformé sous l’alias NYPC, un nom de scène simplifié pour la formation réduite au duo formé par Tahita Bulmer et Andy Spense. Le duo, à la genèse du groupe, revient ainsi à une collaboration à quatre mains. NYPC est un opus placé sous le signe du renouveau, notamment au travers d’un son plus affirmé, entre synth-pop old school et électro d’avant garde.

Crise d’identité oblige, Tahita Bulmer et Andy Spense font le choix de renouer avec l’expérimentation : NYPC s’apparente à la fusion entre l’exubérance et le positivisme ambiant de Fantastic Playroom avec la technicité héritée de The Optimist.

Se réapproprier la musique pour mieux se réinventer

« Hard Knocks » ouvre la voie et donne tout de suite le ton. Clin d’œil et vivacité d’un « Ice Cream », le titre joue sur un registre plus ambigu, une instru solide, résolument plus électro sur laquelle la voix punchy de Tahita Bulmer alterne, entre chant et instructions calquées, comme du papier à musique, sur la rythmique. Le son discontinu des carillons donne au tout une atmosphère presque onirique.

Même constat pour « Things Like You »,  parfait exemple du son caractéristique de NYPC : la complexité d’un titre juste, qui lie la voix de la chanteuse aux talents de l’instrumentiste. Un refrain qui sonne comme de la synth-pop scandinave, une mélodie familière (qui rappelle l’électro 90’s, post-punk et no wave des années 70) portée cette même voix décalée, sur fond de synthés frémissants et de grooves robotiques. Le tout rivalise d’habileté.

« Sure As The Sun » marque le point de rencontre des deux univers musicaux du duo : il apporte un souffle d’enthousiasme à la sauce rétro-disco, un son polyphonique et un rythme plus calme, plus complexe qui nous transporte dans un autre imaginaire.

NYPC, un dernier né qui aura le don de ravir les fans de l’ancienne formule. D’autant plus avec la douceur de « L.O.V.E », qui clôt l’album : une bassline simple, le son des mains et de la batterie qui claquent, le titre est le reflet du large spectre musical du duo, qui aborde la dance pop d’une manière nouvelle, avec un son plus sophistiqué qu’à ses débuts. Une belle façon de conclure le disque, en rendant hommage au New Young Pony Club tout en clamant haut et fort la renaissance du groupe. Classieux et minimaliste, l’album reste une bonne entrée en matière malgré le manque d’homogénéité de l’ensemble dans la qualité de la production.