Magazine Culture
Paul McCartneyrevient dans les bacs après 6 ans de silence (Memory Almost Full, 2007) à la couleur très pop et avec un titre qui sonne comme une évidence : NEW ! J’imagine que chacun d’entre vous va vite avoir une opinion sur l’évènement.
Je ne suis pas critique musical. J’ai pourtant répondu oui spontanément quand Universal m’a proposé de venir en studio écouter l’intégralité de l’album. Il inclue 12 nouvelles chansons sur lesquelles Paul McCartney a travaillé avec l’appui de nouveaux collaborateurs, à savoir les producteurs Paul Epworth, Mark Ronson, Ethan Johns et Giles Martin. La version Deluxe de NEW comprendra deux titres bonus : Turned Out et Get Me Out Of Here..
Une vidéo avait commencé à circuler sur la toile mais quelques minutes ne suffisent pas pour se forger un avis.Vous pourrez y accéder à la fin de ce billet.
Autant vous le dire tout de go : New est un album à clés. Du moins pour moi dont l’oreille est encore imprégnée des chansons sorties des studios londoniens d’Abbey Road. D'ailleurs il y a été pour partie enregistré ... Paul m’étonne à répéter inlassablement en interview que beaucoup de titres sont très différents de son style habituel. Tout serait question d’écoute ?
Certes, la tonalité change radicalement d’une piste à l’autre. Mais on perçoit, à intervalles réguliers, des surgissements de quelques mesures évoquant un air connu. Cela a-t-il fait inconsciemment ou intentionnellement ? A moins que ce soit ma mémoire qui me jouerait des tours ?
Le guitariste Rusty Anderson est présent sur presque tout l’album et on a très envie de le voir sur scène à coté de Paul McCartney. Çà commence très fort avec le premier titre, Save Us, scandé par un Now ! plutôt impératif. Sauvez-nous, illico, semble dire le chanteur qui, pourtant, ne parait pas au bord de la catastrophe si on en croit les Ah et les Oh joyeux qui ponctuent la fin de la chanson.Les drums sont très présents et que çà sonne, que çà frappe encore plus fort à la seconde écoute !
On retrouve les couleurs des Beatles dans les aigus d’Alligator(piste 2). Toujours cette même façon de scander Ev’ry-body lies, comme dansavec un soupçon d’écho. Une imprécation (Save me) qui ne surprend personne après le premier titre. Une guitare électrique qui évoque Apache et à la toute fin comme le crépitement d’un 33 tours très fatigué.
Avec les premières notes de On My Way to Work (piste 3) j’entends Strawberry. Paul chante I have so many dreams
Queenie Eye(piste 4) offre une rupture de rythme qui nous embarque plus loin dans l’électro. Mais sans perde, là encore, quelque chose de l’esprit des 4 insectes.
Très belle intro de guitare pour Early Days (piste 5) avant la voix timbrée par les années d’un Paul Mc Cartney qu’on imagine assis sur un tabouret de bar. La country n’est pas loin, ni l’esprit balade de Peter, Paul & Mary.
Chacun de nous prend des notes comme s’il allait passer un examen à la sortie, sans exprimer sur son visage s’il aime un peu, beaucoup ou pas du tout. Mais voici le fameux New(piste 6), qui donne à notre petite assemblée très studieuse l’envie de taper et de claquer des mains. les réactions demeurent discrètes mais chacun sent qu’il y a là une vraie promesse de tube. C’est moderne sans renier les années 60.Nouvelle rupture de ton et de rythme avec Appreciate(piste 7) avec abondance de samples et d’échos très travaillés. L’univers s’est assombri. Le morceau est plus long, propice à être adopté par les DJ.
Si on n’avait pas encore envie de danser, Everybody Out There (piste 8) lèvera les derniers freins. L’équipe de l’album y a oeuvré au grand complet pour restituer une atmosphère de concert.
Les rimes sont faciles : You ... and I / The sky / Before you say goodbye ... Rien à dire, c’est efficace et les Hey, Hurry upet les Oh Oh Oh Oh sont fort entrainants.
Hosanna(piste 9) est plus intime. Time is flying, everyday, everyway... la nostalgie est au rendez-vous.
I can Bet(piste 10) surprend et réveille. Il va être question d’imagination, et justement, là encore j’entends quelques notes d’un standard planétaire: I can’t get ..no ... satisfaction.
Looking at her(piste 11) est une nouvelle fois ponctué de «everybody» qui s’avère un des mots fétiches de l’album.
She’s good. She’s kind
She’s sweet as wine
I’m loosing my mind
On ne peut pas dire que les paroles soient très complexes. C’est un atout pour franchir les portes de l’international. Nul besoin de maitriser la langue de Shakespeare à un niveau universitaire pour mémoriser la chanson.
Road (piste 12) clôture l’album avec un son qui nous emporte loin de l’époque classique des garçons dans le vent. pas de doute que le chemin (the road) a été tracé. Bien que le dernier mot soit «night» (la nuit) on n’a pas envie que cela se termine et on reprendrait bien avec Save Us.
Après quelques secondes de silence arrive un morceau caché, comme une confidence. Le piano, très présent, met la voix en valeur : Trying to let you know, I have to say I’m sorry, don’t be sad for me (...) I am dying ...
On refuse d’y croire.
Le 14 octobre est la date de la sortie mondiale de l'album.
www.paulmccartney.com/