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I had a dream.

Publié le 16 octobre 2013 par Laroberouge @hocinisophia

Ce n’est pas une blague, j’ai vraiment l’intention de vous parler de mon rêve de cette nuit.
Oui, cette nuit j’ai fait un rêve très étrange mais quine devrait pourtant pas l’être. J’ai rêvé que le peuple était le gouvernement. j’ai rêvé que nous étions le gouvernement.

Je dois sans doute ce rêve à la journée mouvementée qui avait précédé.

J’étais en effet contrariée dès 10 heures du matin à cause de la faible mobilisation contre la réforme des retraites. Plus tard, dans la journée j’apprenais non sans être écoeurée que cette réforme vomitive et anti-sociale votée par un gouvernement qui n’a de social que le nom était adoptée.

Plus tard, en me rendant à la fac, je passe devant une boutique vendant des manteaux et je constate avec stupéfaction, qu’un renard était exhibé en vitrine, comme un trophée, celui de la stupidité infinie de l’Homme se croyant maître de la faune et de la flore. Puis en sortant de cours, je tombe sur une scène d’interview, France 3 interrogeait un policier municipal, je n’ai malheureusement pas pu entendre l’objet de la question, mais sa réponse m’a laissée de marbre.
Il débitait avec la plus grande assurance le discours sécuritaire classique de cette droite que l’on aime tous, utilisant des arguments sans queue ni tête. Sa conclusion? Il faut armer les policiers municipaux, parce que vous comprenez, Marseille c’est le Texas, la guerre civile et on doit être prêts à riposter en cas d’attaque.
N’étiez vous pas au courant que nous, citoyens marseillais, étions tous armés de kalachnikov et nous étions tous de dangereux criminels, raison pour laquelle les policiers doivent eux aussi être armés afin de se battre contre nous? Voyons, chers amis, vous ne regardez pas assez "BFNTV".
Je décide alors de passer mon chemin et ne de pas accorder plus de crédit que cela à ces propos réactionnaires, mais voilà il me fallait la totale pour la journée.
Je rencontre au pied du Grand Escalier de la Gare un jeune homme chétif, transi de froid, dans un état de fatigue extrême à la recherche de quelqu’un qui puisse appeler des secours. Bien évidemment, personne ne prêtait attention à la scène, alors que ce dernier était dans un état normal, à savoir, il ne sentait pas l’alcool et ne semblait pas avoir pris de substances. Je me renseigne alors sur sa situation et me prie de bien vouloir appeler le SAMU. J’appelle, un opérateur me répond et m’assure qu’un médecin va me répondre. 15 minutes au téléphone. Toujours pas de réponse. Je raccroche et appelle les pompiers. Une demi heure passe, toujours personne à l’horizon, et mon jeune SDF assis sur les escaliers, ne pouvant même plus marcher à cause des courbatures. Il a passé les trois derniers jours à marcher afin de trouver un abri. Ce n’est pas peut être pas monnaie courante à Marseille, pourtant quand il pleut, c’est pour de bon, et il lui était impossible de trouver un endroit sec où se reposer un peu.
Le jeune homme n’avait donc pas dormi depuis trois jours.
Par le plus heureux des hasards, une camionnette du SAMU social passe par là, et me mets alors à sa poursuite. La voiture s’arrête, j’explique la situation, on ne me croit pas quand je dis que j’ai appelé deux services et montre mon téléphone et la durée des appels pour preuve. On accepte de le prendre et l’on me demande son nom, je dis alors que je n’étais pas très sûre car le jeune homme s’est fait voler toutes affaires. On me répond alors le plus naturellement du monde qu’ils ne prenaient que des gens qui avaient des papiers. Alors quoi? Dans le pays des Droits de l’Homme on ne peut espérer avoir une nuit de sommeil au chaud sans fournir au préalable pièce d’identité, justificatif de domicile et les trois dernières fiches de paie? Quand on me disait que la France était un pays administratif, j’étais par ailleurs d’accord, mais je ne pensais pas à un tel point. J’ai alors négocié pendant dix minutes avec le conducteur, le priant de le laisser se reposer et de l’orienter vers les services compétents afin qu’il fasse une déclaration de vol de ses documents.

C’est donc contrariée et très en colère que je suis allée me coucher et que je me suis laissée rêver de ce gouvernement dans lequel transpirait l’harmonie et l’altruisme. Nous étions tous une petite parcelle de ce gouvernement et nous en étions tous acteurs. Je ne me souviens plus très bien de ses tenants et de ses aboutissants, mais nous étions réunis, nous étions tous détendus et nous débattions à propos de sujets divers et variés.

Ce rêve, c’était l’allégorie de la dictature du peuple.

A tantôt,

Révolutionnairement vôtre,

La Robe Rouge.



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