Après Rufo qui invoque la psychose pour nier un abus sexuel, c’est Pallardy qui se sert de l’anorexie. Elle a bon dos, la maladie mentale!
Par LEXPRESS.fr, publié le 15/10/2013 à 17:00
Ce mardi, à la barre, la mère d’une des ex-patientes accusatrices de Pierre Pallardy témoignait. Sa fille, anorexique depuis 1997, s’est suicidée depuis.
Pierre Pallardy, l’ex ostéopathe du Tout-Paris, qui comparait pour viols et agressions sexuelles, a fait face ce mardi à la mère d’une de ses ex-patientes accusatrices, une jeune anorexique qui s’est suicidée depuis.
Anorexique depuis 1997, la jeune femme avait été en outre très marquée par le suicide de sa soeur cadette et d’une tante.
En 2005-2006, âgée de 25 ans, elle est traitée par Pierre Pallardy, pendant une douzaine de séances. Elle arrête la thérapie en mars 2006, en juin Pallardy est interpellé.
Je ne pouvais même pas imaginer que, dans l’état de maigreur où elle était, cela puisse se faire
Convoquée, entendue comme témoin par la police, c’est le déclic. En revenant, "elle s’est effondrée, elle a pleuré, elle m’a dit maman, c’était sexuel. Elle n’est pas entrée dans les détails mais elle était tellement mal que je n’ai pas voulu insister," raconte sa mère.
"Je ne pouvais même pas imaginer que, dans l’état de maigreur où elle était, cela puisse se faire".
27 kilos pour 1,63 m
Lors d’une de ses dernières hospitalisations, sa fille ne pesait plus que 27 kilos pour 1,63 m. Elle finira par se donner la mort en 2008 dans un établissement suisse où elle était traitée.
Si elle n’avait rien dit à sa mère, elle s’était ouverte à une amie des séances avec l’ostéopathe, qui l’embrassait, lui caressait le sexe. Devant les policiers, elle évoquera aussi une fellation.
La cour lit le témoignage de l’amie: "Il avait soigné des stars et elle était sensible à cela. (…) Il lui a dit qu’il faisait ça pour elle, qu’il la soignerait comme il soignait les stars, qu’elle ressemblait à Naomi Campbell, alors que mon amie était rousse et avait la peau claire".
"Quand la police a appelé, je pense qu’elle a pris conscience, elle a compris qu’elle s’était fait avoir".
"Elle voulait que je l’emmène à Venise"
A la barre, Pierre Pallardy présente ses condoléances à la mère, la voix étranglée. Mais il se tient sur son habituelle ligne de défense: la patiente, extrêmement fragile, s’est mépris sur certains de ses gestes thérapeutiques. D’autant que la jeune femme n’ayant plus ses règles -un symptôme courant de l’anorexie-, il avait, avec succès assure-t-il, réalisé certaines manipulations pour les faire revenir. "Je pense qu’elle a confondu certains gestes, certaines paroles".
Il assure lui avoir dit qu’il ne souhaitait pas la traiter, trouvant son état trop altéré. Mais elle insistait. Et puis aussi, elle "était très amoureuse de moi, elle voulait se marier avec moi, que je l’emmène à Venise, elle me demandait si je pouvais mettre les doigts pour voir si elle était vierge". Soupirs appuyés dans la salle face à cette étrange énumération.
"En tant que thérapeute, vous étiez le mieux placé pour avoir une réaction adéquate et interrompre cela", lui lance la présidente, Jacqueline Audax.
"Vous n’auriez pas dû immédiatement couper?" renchérit l’avocat général, Annie Grenier. "Vous avez sûrement raison", répond l’accusé.
"Affabulations"
Mais pas question d’admettre d’autres fautes: "Personne ne sait ce qui se passe dans la tête d’une anorexique. Ce sont des affabulations, des choses qu’elles construisent, qu’elles déconstruisent".
Pierre Pallardy est poursuivi pour 19 cas de viols ou agressions sexuelles. Le procès devant la cour d’assises de Paris doit s’achever vendredi.
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