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Montrouge : artistes sans frontières

Publié le 17 octobre 2013 par Pantalaskas @chapeau_noir

L'Europe de l'art

"L'Europe de l'art n'a pas de frontières". Tel est le manifeste exprimé par Andrea Ponsini, commissaire général de la Biennale de la Jeune Création Européenne qui s'ouvre à Montrouge . Née dans l'esprit d'Erasmus, cette biennale entend mettre en lumière des artistes de la génération montante et  leur offrir un tremplin au plan européen.
Au delà de l'intention institutionnelle du projet, l'exposition de Montrouge, avec la cinquantaine d'artistes présentés, nous pose la question de la spécificité géopolitique de l'art. Etre un jeune créateur aujourd'hui en  2013, est-ce la même chose à Bruxelles, Hambourg, Amarante, Budapest  ou encore Maastricht, Kaipleda ou  Côme ? La genèse du geste artistique répond-elle à des paramètres régionaux ?

Montrouge : artistes sans frontières

Depuis le temps des grandes manifestations internationales à Paris notamment, si l'on veut bien remonter aux années soixante dix, les Biennales internationales ont toujours eu l'aspect d'un joyeux désordre, d'un panorama éclectique où il était bien difficile de dessiner des lignes de force. Dans le cadre géographique européen est-il possible de discerner des points de convergence entre les différents créateurs ?
En premier lieu, la sélection des artistes est passée sous les fourches caudines d'une équipe impressionnante de commissaires d'exposition, un par pays, le tout supervisé par le commissaire général. Premier constat : la diversité des moyens utilisés. Peintures, sculptures, installations, vidéo, photographies. Les jeunes artistes européens ne privilégient pas de manière appuyée un mode d'expression.
Que l'homme soit au centre des préoccupations ne peut être une surprise. Il l'est depuis qu'il a posé sa main tachée du sang d'un animal sur la paroi d' une caverne. De l’errance dans la ville évoquée par la française Eponine Momenceau aux enquêtes sur les pathologies migratoires de l'artiste hongroise Lilla Khoor, le fil rouge de la condition humaine n'est pas rompu par ces jeunes créateurs.

L'art sans frontières  ?

Pour autant, les conditions d'existence et de création restent des paramètres que l'on ne peut pas passer sous silence et qui placent ces jeunes artistes dans des situations contrastées. Assumer cette vocation n'a pas le même sens selon que l'on se trouve à Paris ou à Budapest.  A l'évidence l'environnement politique, culturel  n'est pas sans conséquences dans l'espace comme il ne l'est pas dans le temps. Si bien que la volonté d'abolir les frontières dans l'art en Europe  est un manifeste, c'est à dire  un principe à défendre, à mettre en oeuvre. Le terrain est à conquérir malgré les obstacles, les vents contraires, les oppositions parfois violentes.
A Montrouge, trois prix ont été décernés à trois artistes qui bénéficieront à la fois d'une bourse et d'une exposition à l'Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles. Le groupe Frank Blommestijn/Michiel van der Werf pour les Pays-Bas, le hongrois Krisztian Kristof, et Adria Ciurana pour l'Espagne sont les gagnants de ces prix.
Pour tous les artiste dont les oeuvres vont circuler à travers l' Europe, c'est une certaine idée de la liberté qui restera comme un atout et une victoire.
L'écrivain et artiste Michel Seuphor, qui dès les années vingt sillonnait l'Europe d'Anvers à Berlin Rome et Paris dans l'enthousiasme de la création de son temps, me rappelait il y quelques années, la phrase de Walt Whitman:
" Que demande la création ? La création ne demande rien d'autre que de se promener librement et de ne pas avoir de supérieur."

Jeune Création Européenne

Du 17 octobre au 6 novembre 2013
Ouvert tous les jours de 12h à 19h
Le Beffroi – 2 place Émile Cresp
92120 Montrouge
Métro Ligne 4, station « Mairie de Montrouge »
Visites guidées gratuites les dimanches à 15h


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