Aujourd'hui j'ai souvent l'impression de pourrir sur place. Je me raisonne. Au bout d'un moment cette impression se dissipe et il ne reste qu'un détachement, une sensation de calme.
(...)
Tout finit par se confondre. Les images du passé s'enchevêtrent dans une pâte légère et transparente qui se distend, se gonfle et prend la forme d'un ballon irisé, prêt à éclater. Je me réveille en sursaut, le cœur battant. Le silence augmente mon angoisse.
Patrick Modiano, Dimanches d'août, Gallimard, 1986.