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Au cinéma : «9 mois ferme»

Publié le 20 octobre 2013 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Albert Dupontel revient en tant que réalisateur, quatre ans après « Le Vilain ». En plus de réaliser ce nouveau film, qui s’intitule « 9 mois ferme », il en est le scénariste et l’un des acteurs principaux. On retrouve Sandrine Kiberlain, Bouli Lanners ou encore Philippe Duquesne à ses côtés. Depuis plusieurs mois, Albert Dupontel fait le tour de la France pour présenter son film en avant-première (Ma Semaine Cinéma l’avait rencontré en mai 2013). « 9 mois ferme » sortait dans nos salles le 16 octobre 2013.

Synopsis : Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux mœurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob, un criminel poursuivi pour une atroce agression …

Comme pour nous prouver son amour au cinéma, Albert Dupontel commence son film avec un plan séquence extrêmement bien réalisé. Il va alors nous amener vers le personnage principal que l’on découvre grâce à une voix off, s’adressant directement au spectateur. Tout le reste du film est aussi bien écrit que cette première séquence, c’est pour dire la qualité du film. Albert Dupontel est malin et se sert de l’absurde pour parler de sujet grave auquel il se sent concerné, comme la justice française avec ce nouveau long-métrage. Le film prend alors les airs d’une satire comique ou d’un « drame rigolo » comme s’aime à les appeler l’acteur, scénariste et réalisateur. D’ailleurs, même si Albert Dupontel multiplie les casquettes sur ce long-métrage, cela ne veut pas dire qu’il a bâclé son travail. Au contraire, grâce à cela le film trouve une certaine cohésion et régularité durant toute sa durée, faisant de « 9 mois ferme » un film majeur dans sa filmographie.

Albert Dupontel qui s’écrit un rôle et se met en scène, c’est de l’or en barre. Il sait très bien ce qu’il peut jouer et ce qu’il veut jouer, et s’offre un rôle à la fois punk et attendrissant jouant sur deux caractères distincts. Même s’il s’écrit des dialogues assez savoureux, il n’en n’oublie pas pour autant les autres acteurs et notamment Sandrine Kiberlain. On lui découvre un talent comique qu’on lui ignorait et une douceur agressive qui lui sied si bien. De plus, la confrontation de ces acteurs, assez différents dans la forme, fonctionne et offre des scènes jubilatoires. Les rôles secondaires sont tous aussi bien écrits et dirigés. On ne peut pas dire qu’Albert Dupontel oublie ses personnages, tant il passe un temps fou à leur donner corps dans son écriture et une chair dans la direction de ses acteurs. On se souviendra (très) longtemps des caméos de ses amis Jean Dujardin et Terry Gilliam, qui en l’espace d’un instant deviennent des fous rires inoubliables.

En parlant de Terry Gilliam, Albert Dupontel n’a jamais caché que les Monty Python l’influencent énormément. C’est tout naturellement que l’on retrouve un peu de l’humour des Monty Python dans « 9 mois ferme ». Le côté absurde, et légèrement « Tex Avery », se mélange très bien aux autres influences d’Albert Dupontel et c’est comme cela que des termes comme globophage voit le jour (un globophage étant quelqu’un qui mange les yeux de ses victimes). En réalité, « 9 mois ferme » est un condensé de toutes les qualités, bonnes idées et inspirations du réalisateur. Cela offre un résultat punk, attendrissant, extrêmement drôle et le tout dans une satire sociale au nom de ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes. De même, Albert Dupontel sait que les meilleures blagues sont les plus courtes et livre un film d’une heure et vingt-deux minutes, qui permet au film de ne pas s’égarer dans des chemins inutiles mais de se concentrer sur sa ligne directrice. Une réussite.

Avec « 9 mois ferme », Albert Dupontel bouscule la comédie française pour mieux l’attirer dans son monde. Il réussit sûrement l’un de ses meilleurs films ! Si certains artistes n’arrivent pas à accumuler différentes fonctions (réalisateur, scénariste, acteur, …), Albert Dupontel nous prouve que c’est un artiste épanoui et accompli.

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9 mois ferme. De Albert Dupontel. Avec Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Philippe Uchan, Philippe Duquesne, Bouli Lanners, …

Sortie le 16 octobre 2013.


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