C’était un mec, il s’appelait Karamanlis, ou quelque chose comme ça: Karawo? Karawasch? Karacouvé? Enfin bref, Karatruc. En tout cas, un nom peu banal, un nom qui vous disait quelque chose, qu’on n’oubliait pas facilement.
Ç’aurait pu être un abstrait arménien de l’École de Paris, un catcheur bulgare, une grosse légume de Macédoine, enfin un type de ces coins-là, un Balkanique, un Yoghourtophage, un Slavophile, un Turc. Mais, pour l’heure, c’était bel et bien un militaire, deuxième classe dans un régiment du Train, à Vincennes, depuis quatorze mois.
Evidemment, avant d'en arriver à ces premières lignes, il faudra se farcir une préface de Richard Bohringer, puisque Georges Perec, semble-t-il, ne suffit plus à porter un livre sur son seul nom (Maurice Nadeau, l'éditeur original du roman, n'y aurait pas pensé). Et ça, vois-tu, c'est bien un signe de l'époque - la nôtre, pas 2052. Où cela risque d'être encore bien pire, si je devine bien ce que me montre le flou du siècle à venir.
Mais assez de scrongneugneuseries pour aujourd'hui.
Je t'embrasse,
ton cousin
