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[Critique] MALAVITA

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] MALAVITA

Titre original : The Family

Note:

★
★
½
☆
☆

Origine : France/États-Unis
Réalisateur : Luc Besson
Distribution : Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, John D’Leo, Dianna Agron, Tommy Lee Jones, Jimmy Palumbo, Domenick Lombardozzi, Stan Carp, Vincent Pastore…
Genre : Comédie/Policier/Action/Adaptation
Date de sortie : 23 octobre 2013

Le Pitch :
Vingt ans après avoir balancé ses partenaires de la pègre, l’ex-mafieux Giovanni Manzoni passe ses jours de retraite sous la protection des fédéraux, avec une prime de 20 millions de dollars sur sa tête. Lui, sa femme Maggie, leurs enfants Belle et Warren et leur chien Malavita déménagent régulièrement, allant de village en village dans l’espoir d’enfin pouvoir trouver un peu de tranquillité au cœur de la campagne française endormie. Ils trouvent enfin une cachette dans une petite ville en Normandie, et changent de nom pour adopter celui de Blake. Cependant, comme le découvrira rapidement le voisinage, la famille Blake a une tendance à résoudre ses problèmes – que ce soit au lycée, au supermarché, ou avec le plombier – en faisant appel à la violence. De quoi provoquer l’exaspération de Robert Stansfield, l’agent fédéral qui s’occupe de Giovanni et des siens…

La Critique :
Robert De Niro a été somnambule dans tellement de films cette dernière quinzaine d’années qu’il est carrément choquant de le voir aussi actif et éveillé dans Malavita, cette farce bizarrement atonale de Luc Besson, réalisateur de Léon, Nikita, Le Cinquième Élément – et beaucoup aiment s’en tenir là. En short, rarement sans son peignoir et portant une grosse barbe broussailleuse, De Niro marche d’un pas léger dans la peau de Giovanni Manzoni, un ancien gangster qui a balancé son boss et qui depuis, arpente tous les recoins de la France sous la protection du FBI. À la grande consternation de l’officier grognon qui s’occupe de son cas, aisément incarné par Tommy Lee Jones (les vieilles habitudes ne meurent jamais).

La femme de Giovanni (Michelle Pfeiffer) n’arrive pas à se débarrasser de son penchant pour la pyromanie, tandis que leurs enfants ados (John D’Leo et Dianna Agron de la série Glee) sont dignes de leur père : le fils se la joue fraudeur àla cantine du lycée, tandis que la fille rembarre sauvagement les prétendants agressifs avec une raquette de tennis. Ils forment une joyeuse famille de sociopathes, répondant excessivement à tous les problèmes avec des éruptions de violence sanglante. Et puisque il s’agit d’une bande d’américains tapageurs en goguette à l’étranger, on peut sans doute imaginer que les rebuffades n’arrêteront pas de venir. Besson ne recule pas devant la brutalité, ce qui confère un étrange arrière-goût au slapstick jovial qui l’entoure.

Travaillant à partir du roman du même nom de Tonino Benacquista, Besson et son co-scénariste Michael Caleo en prélèvent généreusement toute une variété d’intrigues secondaires, dont la plupart sont abandonnées et laissées de côté après quelques scènes maigrichonnes. D’abord, Giovanni compte écrire son autobiographie, mais il n’en ressort pas grand chose, donc il passe son temps à tabasser des plombiers, torturer des fonctionnaires municipaux et exploser des stations chimiques dans l’esprit civique d’améliorer la qualité de l’eau du robinet dans leur petite ville normande. Il y a aussi un barbecue entre voisins qui n’aboutit à rien, une escroquerie au lycée qui n’est pas très bien expliquée et un détour inexplicable où Agron séduit son prof de maths. Pendant ce temps, il y a encore une prime de 20 millions de dollars sur la tête de Giovanni, précisant aussi que sa femme doit être violée et ses enfants assassinés. Ce film est bizarre.

Malgré tout le carnage, De Niro accueille chaque scène avec joie, le regard pétillant, ayant retrouvé son pas de danse. Pfeiffer revisite le numéro qu’elle avait fait dans Veuve mais pas trop et les deux entretiennent un rapport détendu et sexy. Mais Bobby garde les meilleurs répliques pour Jones, taquinant son vieux compère impassible à n’en plus finir, et allant jusqu’à l’emmener à une projection ciné-club des Affranchis (Martin Scorsese est producteur). On pourrait souligner l’ironie qui caractérise le fait que ce soit Luc Besson, trafiqueur de clichés et de stéréotypes, qui soir à l’origine du réveil tardif de De Niro, mais peut être parlons-nous trop vite. Pour l’instant. Malavita est un bordel curieux, mais les acteurs ont l’air de s’amuser comme des fous.

@ Daniel Rawnsley

Malavita_Besson-De-Niro
Crédits photos : EuropaCorp


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