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Iran : vers la guerre ?

Publié le 26 octobre 2013 par Laurentarturduplessis

La Syrie cache l’Iran

Depuis quelques mois, la Syrie a éclipsé l’Iran dans les médias occidentaux. Pourtant, le centre de gravité de la crise actuelle au Proche et au Moyen Orient n’est pas la Syrie, mais l’Iran. L’affaire syrienne est reliée au dossier nucléaire iranien : la chute du régime de Bachar El-Assad et l’affaiblissement concomitant de l’organisation terroriste Hezbollah augmenteraient la vulnérabilité de l’allié iranien, déjà miné par l’embargo économique. Les Occidentaux et les pétromonarchies du Golfe veulent obliger le régime des ayatollahs à renoncer à la course à la bombe atomique, ou bien le faire choir et mettre en place des dirigeants déterminés à abandonner le programme nucléaire militaire.
En Syrie, la situation s’enlise : désamorçage d’une attaque occidentale par un programme de désarmement chimique lancé à l’initiative de Moscou, organisation d’un grand rendez-vous diplomatique intitulé Genève 2 (rendu cependant problématique par les djihadistes phagocytant la rébellion).

L’Iran se rapproche de la bombe atomique

Pendant ce temps, l’Iran continue à marche forcée son programme nucléaire militaire, comme l’attestent les rapports bimestriels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) : il enrichit intensivement de l’uranium à 20% et développe son programme balistique.
Interrompues depuis la rencontre d’Almaty au Kazakhstan en avril, les négociations ont repris entre l’Iran et le groupe P5 + 1, qui comprend les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie) et l’Allemagne. Le souriant successeur de Mahmoud Ahmadinejad, le Premier ministre Hassan Rohani, déploie des trésors d’affabilité pour amener les Occidentaux à assouplir l’embargo et donner au programme nucléaire militaire le temps d’aboutir.

Un assaut israélien sur l’Iran

La détermination du président américain, Barack Obama, à bloquer la course de l’Iran à la bombe atomique soulève un scepticisme croissant, notamment à Riyad et à Tel-Aviv. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, prévient qu’en dernier ressort, Israël attaquera seul l’Iran si les États-Unis restent l’arme au pied. Cette attaque israélienne ne retarderait que d’un an ou deux le programme nucléaire iranien. Mais elle forcerait les États-Unis à secourir militairement Israël : 80 millions d’évangéliques américains ne comprendraient pas qu’il en aille autrement ; et puis, l’attaque israélienne provoquerait de tels remous dans la zone que l’armée américaine (et pas seulement elle) serait entraînée dans le conflit.



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