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Typhon - Joseph Conrad

Par Melusine1701

Typhon - Joseph ConradMac Whirr, un jeune capitaine à l’esprit un peu lent mais plein de bons sentiments, se retrouve à la tête du Nan-Shan dans les mers asiatiques. Il transporte deux cents Chinois qu’il ramène à leur pays, avec leurs maigres économies. Tranquille et taciturne, MacWhirr envoie régulièrement des lettres à son épouse, où il lui assure surtout que tout va bien et qu’il sera bientôt de retour, pieux mensonge que tout marin raconte à une femme restée au pays pour qu’elle ne tremble pas trop à l’idée des périls que son homme encourt. Alors lorsque se présente devant lui une terrible tempête, MacWhirr réagit avec toute sa simplicité bourrue: plutôt qu’un détour coûteux en ressources et en temps, il affrontera le mauvais temps. Commencent alors de longues heures où l’équipage doute de la santé mentale de leur capitaine, et surtout, tente de s’accrocher à la vie. Des murs d’eau, de véritables montagnes russes de vagues malmènent le navire, sans parler de la réaction des passagers, nombreux et poussés à bout par la situation.

Ce très court roman m’a beaucoup plu, même si je n’ai pas tout suivi. Je me suis surprise à attendre, à être anxieuse devant cette tempête qui gronde, qui déferle, qui se déchaîne. On voit les lames qui retournent le bateau comme une coquille de noix, l’équipage qui tremble, l’univers qui entre en furie et surtout, ce qui m’a étonnée, c’est à quel point ces quelques dizaines de pages m’ont paru longues, comme j’avais l’impression que cette tempête n’en finissait pas, à me demander ce qu’elle réservait encore comme malheur à cet équipage. Et c’est loin d’être un reproche: j’avais l’impression qu’à chaque page, un nouvel écueil attend nos marins, une nouvelle vague, une nouvelle chute, un nouvel éclair, un nouveau dégât.
On a très vite l’impression de faire partie de cet équipage qui peine à comprendre les décisions du capitaine. Il est d’ailleurs difficile à cerner, ce MacWhirr, et on entrevoit la confiance et la défiance qui se succèdent pour aider un capitaine à sortir son navire de l’enfer. J’ai retenu mon souffle pendant ces longues pages où il s’enferme dans sa cabine pour réfléchir à la meilleure manière de diriger le bateau pendant cette épreuve, et j’ai eu de la peine pour lui tant j’ai imaginé la difficulté des décisions à prendre. La tension est palpable, notamment quand on sait que les passagers chinois sont enfermés dans l’entrepont, où les dégâts matériels et l’enfermement exacerbent la peur et les colères.
La chute du récit, d’ailleurs, vaut le détour à elle seule, tant elle est amère et ironique. Cependant, même s’il est court, ce roman m’a parfois fait décrocher, car j’ai trouvé le style parfois un peu lourd, pas toujours assez alerte ou pointu pour coller au fracas de cette histoire.

La note de Mélu:

Note 4

Une parenthèse d’orage réussie!

Un mot sur l’auteur: Joseph Conrad (1857-1924) est un écrivain anglais d’origine polonaise.

challenge petit bac

catégorie “phénomène météo”


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