Chronique : La société des loisirs

Le Petit Théâtre de Paris propose actuellement la pièce La société des loisirs de François Archambault.

Nous avons passé la soirée il y a quelques jours en compagnie de Marie (Cristiana Reali) et Marc (Philippe Caroit). Ils incarnent un couple assez bourgeois avec un certain train de vie et une belle maison, l’image du bonheur et du modèle pour certains.

Mais sont-ils vraiment un exemple à suivre ? Dès le début de la pièce et l’entretien pour adopter une petite chinoise, le ton est donné, le politiquement correct n’a à priori pas sa place ici, et lorsque de telles paroles sont dites avec un visage aussi sérieux, on ne peut que rire rapidement s’il on aime cet humour un peu noir.

Ce couple, ensemble depuis (trop) longtemps à l’air de s’ennuyer, la plupart du temps ils ont chacun leur conversation et ne s’écoutent même pas. Il est grand temps que leur ami Antoine (Stéphane Guillon) arrive pour leur changer les idées. Et là ou le couple se montre une fois de plus un peu « machiavélique », c’est qu’ils l’ont invité pour lui dire qu’ils ne voulaient plus le voir.

Une situation un peu tordue qui va vite faire prendre à la soirée un tour inattendu que ni Marc ni Marie n’auraient pu imaginer. Des révélations seront faites, des quiproquos feront leurs apparitions, il y aura quelques éclats de rires et des moments très forts et intenses.

La pièce peu paraitre déstabilisante car nous ne sommes pas du tout habitué à voir ce genre là en France. L’auteur y a savamment mélangé de l’humour, des crises de colère, des dialogues crus autour du sexe, de l’émotion et des sujets rarement évoqués, du moins sur ce ton.

Cristiana Reali est sublime sur scène du début à la fin et nous envoie ses émotions en pleine face, Philippe Caroit et Stéphane Guillon lui donnent parfaitement la réplique et nous saluerons la prestation de la jeune Lison Pennec qui, même quand elle ne parle pas, joue avec son regard et ses attitudes et c’est très plaisant.

Le seul tout petit bémol dans la mise en scène de Stéphane Hillel, est le trop grand nombre de noir qui coupe la pièce en petite scène, parfois trop courtes et du coup frustrantes.

Si vous voulez voir une pièce qui ne ressemble à aucune autre avec un joli casting, rendez-vous vite au 2ème étage du Théâtre de Paris.

La société des loisirs, Petit Théâtre de Paris, du mardi au vendredi à 21h, le samedi à 17h et 21h et le dimanche à 15h, durée 1h30.