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Le Nouvel Observateur" Droit et nouveaux statuts des animaux

Par Ladygalga @ladygalga

 

le 27/10/2013 le Nouvel Observateur titre

"Droit des animaux : le changement de leur statut juridique est un enjeu de civilisation"

Cela fait plaisir à lire.

Luc Ferry, Élisabeth de Fontenay, Michel Onfray, font partie des 24 intellectuels qui réclament un nouveau  régime juridique pour les animaux.

Ils ont signé un manifeste de la Fondation 30 Millions d'Amis dénonçant le fait que l'animal soit encore aujourd'hui un simple "bien meuble" dans le Code civil français. Le philosophe Daniel Salvatore Schiffer leur apporte son soutien.


Par 
Philosophe

Ce 23 octobre 2013, l'intelligentsia française est sortie grandie, sur le plan moral, en signant, à travers vingt-quatre de ses plus prestigieux noms (dont mes amis Edgar Morin, Luc Ferry, André Comte-Sponville et Michel Onfray), un manifeste réclamant, sous l'égide de la "Fondation 30 Millions d'Amis",un changement du statut juridique de l' animal dans le Code civil francais

C'est là un progrès considérable, qui fait honneur aux intellectuels, penseurs ou écrivains qu'ils soient, dont l'engagement s'est souvent vu marqué, au cours de l'histoire, par des débats de nature exclusivement idéologique.

Une loi française rétrograde et arriérée

Car, que revendiquent-ils donc, dans cette pétition qu'ils viennent de cosigner publiquement sur le site de cette fondation animalière, sinon la simple mais juste et nécessaire évolution, au sein de la loi française elle-même (laquelle, en ne considérant les animaux que comme des "biens meubles", s'avère, sur ce point, étrangement rétrograde, pour ne pas dire arriérée), quant à la compréhension de la nature, en tant qu'êtres vivants et sensibles, des animaux.

Ainsi, ce que les signataires de cet heureux appel aux autorités politiques et instances législatives demandent, très légitimement, c'est (je cite) "que les animaux bénéficient d'un régime juridique conforme à leur nature d'êtres vivants et sensibles (…) et qu'une catégorie propre leur soit aménagée dans le Code civil entre les personnes et les biens". De là, bien évidemment, la reconnaissance, également, de leurs droits.

C'est donc en total accord avec cette très compassionnelle mais surtout humaniste (le paradoxe, parlant ici de l'animal, n'est qu'apparent) vision des choses que, pour ma part, je tiens à m'associer, en âme et conscience, à ce manifeste des intellectuels en faveur de la cause animale.

Je le clame d'autant plus haut et fort que j'ai moi-même toujours vécu, comme aujourd'hui encore, entouré de chats et de chiens, dont, en ce qui concerne ces derniers, un jeune "beagle" que je crois avoir sauvé, en l'ayant recueilli avant qu'il ne parte pour un laboratoire d'expériences pratiquées régulièrement sur cette petite mais robuste et intelligente race de chiens, d'atroces souffrances.

L'abominable théorie de "l'animal-machine" de Descartes

Quant à cet indigne et honteux article 528 du Code civil francais, lequel assimile indûment les animaux à de vulgaires "biens meubles", c'est peu dire qu'il est, probablement sans le savoir, l'une des funestes conséquences d'une certaine philosophie française, précisément, puisque c'est Descartes lui-même, le père du rationalisme moderne, qui a élaboré, dans un de ses essais, l'absurde et encore plus abominable théorie de "l'animal machine" (que La Mettrie, quelques années plus tard, reprendra à son compte pour en faire, pis encore, la théorie de "l'homme machine " et donc, comme tel, dépourvu, ainsi que le pensait déjà Aristote lui-même dans l'antiquité grecque, de toute âme (c'est là le langage aristotélicien), sensibilité (c'est là le langage cartésien) ou conscience (pour parler en termes plus contemporains).

Inutile de dire que le modeste philosophe que je suis s'insurge au plus haut point, avec tout le respect que je dois à Descartes et l'admiration que je voue à Aristote, contre cette cruelle et fausse théorie, laquelle, dans son argumentation pseudo scientifique, aura ainsi trop souvent servi, en outre, d'horrible et lâche alibi afin d'imposer au règne animal les pires sévices, y compris dans les abattages rituels et autres sacrifices prétendument religieux.

D'où cet appel que j'adresse instamment, moi aussi, aux lecteurs de ce texte : signons, à notre tour,la pétition publiée sur le site de la fondation "30 millions d'amis" et promulguée donc par les intellectuels eux-mêmes, exigeant une évolution du régime juridique de l'animal, en en reconnaissant la nature sensible, dans le Code civil français.

C'est là une question, ni plus ni moins, de civilisation correctement entendue ! Car une société, aussi évoluée soit-elle mentalement ou techniquement, qui ne traite pas bien ses animaux, est une société qui, quelle que soit l'image qu'elle souhaite se donner anthropologiquement d'elle-même, n'a pas encore atteint le stade mûr et plein de la civilisation.

Il est des hommes dont l'inhumaine barbarie se révèle parfois, hélas, plus bestiale encore, en son insensibilité et inconscience, que celle de tout animal, le plus sauvage soit-il !

 source le Nouvel Obs plus


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