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Des liens étroits entre l’environnement et l’économie

Publié le 02 novembre 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Vous ne comprenez toujours pas comment la fonte de la banquise peut jouer sur le PIB ? Le cabinet MapleCroft nous fait part de sa vision à travers une étude parue le 30 octobre.

D’ici une dizaine d’années (12 pour être précis), 31% de la part du PIB proviendrait des pays durement frappés par le changement climatique (21% aujourd’hui). C’est la conclusion de MapleCroft, cabinet anglais de conseil mondial en risques et stratégie. Il a établi «l’index de vulnérabilité au changement climatique» sur 67 pays. Ce baromètre combine les différents risques (événements extrêmes, mais aussi montée du niveau de la mer et modifications des températures) avec la sensibilité des populations à ces risques (en termes de santé, éducation, agriculture et infrastructures) et de la capacité d’adaptation des pays.

Les pays les plus exposés aux impacts du changement climatique produiront un tiers du PIB d’ici 2025, soit 44 000 milliards de dollars (32 000 milliards d’euros), contre environ 21 % actuellement, pour une augmentation de 50 %.

Les dix pays les plus exposés au péril climatique sont aussi parmi les plus pauvres : le Bangladesh, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, Haiti, le Soudan, le Nigeria, la République Démocratique du Congo, le Cambodge, les Philippines et l’Ethiopie. Parmi les pays classés à risque «extrême» ou «haut», on retrouve quelques puissances économiques ou des pays à forte croissance avec l’Inde (20e), le Pakistan (24e), le Vietnam (26e), l’Indonésie (38e), la Thaïlande (45e) et la Chine (61e). Ces pays concernent 4,5 milliards de personnes, soit 61% de la population mondiale, et ce chiffre pourrait bien dépasser la barre des 5 milliards d’ici 2025. De plus, les pays fortement touchés sont en forte croissance économique puisque la Chine et l’Inde pourraient représenter à elles seules 23% de la production économique mondiale en 2025.

Prenons pour exemple la Chine et l’Inde pour illustrer cette vulnérabilité. Le cyclone Phailin, qui a touché les côtes orientales de l’Inde le 12 octobre faisant quatorze morts, a entraîné 4,15 milliards de dollars de dégâts dans le seul Etat de l’Orissa, dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’industrie minière. Quant à la Chine, leurs crues centennales mettent actuellement en danger 12 millions de personnes dans 23 villes et menacent les actifs à hauteur de 864 milliards de dollars. La Chine à elle seule pourrait perdre l’équivalent de 102 kilomètres carrés de côtes par an. L’exode serait ainsi imposé à des millions de personnes.

En revanche, les Etats-Unis et la plupart des pays européens devraient bien s’en sortir du fait des moyens financiers importants dont ils disposent leur permettant une grande adaptabilité face aux changements climatiques. D’ailleurs, les pays risquant de subir des dégâts climatiques en Europe (Malte, Italie ou Grèce) devraient pouvoir eux aussi se protéger. Une autre étude a été réalisée, s’intéressant cette fois-ci aux villes : seules Londres (173ème) et Paris (164ème) figurent dans la catégorie «risque faible».

Si rien n’est fait, d’ici à la fin de ce siècle le changement climatique pourrait alors coûter à l’économie mondiale environ 20% de son PIB. Selon l’étude, lutter contre les changements climatiques coûtera 1% du PIB mondial, du moins jusqu’en 2050. Les préoccupations environnementales peuvent désormais rejoindre les préoccupations économiques.

C.R.


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