Blood Ties // De Guillaume Canet. Avec Clive Owen, Billy Crudup et Marion Cotillard.
Avant de faire un remake, il faut se poser tout un tas de questions : l’utilité, ce que le réalisateur peut apporter, la fidélité par rapport à l’histoire principale, etc. Ce dont on se rend
rapidement compte avec le Blood Ties de Guillaume Canet, co-écrit avec James Gray (Two Lovers, We Own the
Night), remake de Les Liens du Sang de Jacques Maillot, c’est que c’est assez faible. Entre la mise en scène assez plate, bourrée de plans serrés
faisant perdre à New York toute sa grandeur et sa splendeur. Alors certes, le grain apporté à l’image permettant de rappeler les années 70 est une bonne idée et puis l’on reconnait aussi en
partie le style de James Gray dans le scénario, mais derrière tout cela se cache quelque chose d’assez médiocre dans son ensemble, peut-être un peu trop à mon humble avis. Disons
que s’entourer d’un joli casting ne fait pas d’un film un bon film et c’est ce qu’il se passe avec Blood Ties. Le remake est inutile, d’autant plus que le film original et
français était plutôt correct mais pas transcendant.
New York, 1974. Chris, la cinquantaine, est libéré pour bonne conduite après plusieurs années de prison pour un règlement de compte meurtrier. Devant la prison, Frank, son jeune frère, un
flic prometteur, est là, à contrecœur. Ce ne sont pas seulement des choix de « carrières » qui ont séparé Chris et Frank, mais bien des choix de vies et une rivalité depuis l’enfance. Leur père
Léon, qui les a élevés seul, a toujours eu pour Chris une préférence affichée, malgré les casses, la prison… Pourtant, Frank espère que son frère a changé et veut lui donner sa chance : il le
loge, lui trouve un travail, l’aide à renouer avec ses enfants et son ex-femme, Monica. Malgré ces tentatives, Chris est vite rattrapé par son passé et replonge. Pour Frank, c’est la dernière des
trahisons, il ne fera plus rien pour Chris. Mais c'est déjà trop tard et le destin des deux frères restera lié à jamais.
Je me demande ce que Guillaume Canet a vu dans le film original qui a pu lui donner envie de refaire l’histoire à New York ? S’offrir des vacances avec sa femme, Marion ? Allez
savoir. Justement, parlons de Marion Cotillard. Je l’ai défendu pour son rôle dans Batman, je ne peux pas la défendre pour son rôle dans Blood
Ties. L’actrice rame, ennuie et finie même par devenir particulièrement navrante. Entre son faux accent italien dégueulasse et sa manière de se tenir, laissant entrevoir un surjeu
particulièrement navrant ne m’a guère plu. L’actrice se retrouve perdue dans un rôle qui est hors de sa portée. Par ailleurs, il faut tout de même dire que certains membres du casting sont
impeccable comme Clive Owen ou encore James Caan et son seul poumon mais voilà, cela ne suffit clairement pas à sauver un film qui manque de tout un tas de
choses. Le scénario en lui même manque de tout un tas de choses lui aussi. Certes James Gray a apporté sa vision des choses, de même que Guillaume Canet, tentant de creuser un
peu ce New York que l’on n’a pas l’occasion de voir tous les jours au cinéma mais voilà, cela manque là aussi de clairvoyance.
Finalement, ce dont on se rend compte c’est que Blood Ties est affligeant de nullité. Il y a tellement de longueurs dedans que l’on finit par s’ennuyer sévèrement et par se
demander si finalement Guillaume Canet n’a pas juste voulu s’offrir des vacances. Je trouve aussi assez impétueux de sa part de filmer sa femme de la sorte (notamment la scène
dans le bar qui était particulièrement ridicule et ne participe qu’à démontrer que cet égo trip de couple n’a rien d’intéressant à fournir). Pour autant, Guillaume Canet ne se
noie pas dans les effets de style ce qui aurait rendu le film encore plus miséreux. Je n’attends donc plus rien de ce réalisateur que j’ai autrefois plus apprécié (Ne le dis à
Personne, Mon Idole et accessoirement Les Petits Mouchoirs). Là il n’a aucune direction et finit par ennuyer le spectateur avec quelque chose qui n’a
pas grand chose à raconter car le fait que le scénario étire tout donne l’impression que le film est vide.
Note : 3/10. En bref, affligeant.