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La pop métissée de Mélissa Laveaux

Publié le 03 novembre 2013 par Thierry Gil @daubagnealalune
MelissaLaveaux©EmmaPick750

Le nouvel album de Mélissa Laveaux est de la trempe des grands disques pop (photo © Emma Pick)

Son album sorti en février fait grand bruit. A découvrir en live sur la scène de la MJC

Après un premier album acoustique en 2008 qui l’avait placée en digne héritière de Tracy Chapman, Mélissa Laveaux  a brouillé volontairement les pistes en février avec la sortie de « Dying Is A Wild Night », un nouvel opus qui la hisse vers les sommets d’une pop émancipée et moderne. Mélissa Laveaux y confronte les rythmes du jazz à sa voix soul et se paie même une étonnante reprise du Hash Pipe des rockeurs californiens de Weezer. Inclassable et pourtant si familier, l’album qui emprunte son titre à un vers d’Emily Dickinson (« La Mort est une nuit sauvage et une nouvelle voie ») est à l’image de cette artiste d’origine haïtienne née à Ottawa et installée depuis 2088 à Paris : positivement éparpillé. Brillant aussi grâce à la complicité des Jazz Basterds, trio de musiciens notamment collaborateurs d’Oxmo Puccino qui y ont apposé leur patte. Des onze titres de l’album, seul Pie Bwa n’est pas en anglais et rappelle l’héritage de cette artiste bercée par une double culture et qui revendique son identité créole.

Ni mignonne ni femme-enfant

Mélissa Laveaux a baigné pendant son enfance dans la musique antillaise : Tabou Combo, l’orchestre septentrional haïtien et surtout Martha Jean-Claude, une chanteuse haïtienne qui écrivait des contes pour enfants et les chantait à la radio. Martha Jean-Claude n’avait pas sa langue dans la poche et ses prises de position politiques et féministes lui valurent d’être incarcérée pendant la dictature des Duvalier. Ainsi il n’est pas étonnant que Mélissa se dise inspirée par les chanteuses fortes et capables de dire des choses radicales, mais avec une certaine douceur. Dans une interview accordée au magazine Causette au mois de mars, elle racontait ne pas vouloir devenir ce genre de chanteuse guitare-voix qui souffre pour de faux et qui représente la femme trop docile, le fameux syndrome français de la chanteuse avec une petite voix faible et toute mignonne. « Je ne veux être ni mignonne, ni femme-enfant, ni trop romantique et éthérée, déclarait-elle. Je veux être forte et hurler sur scène si je le veux ». On veut bien bien hurler avec elle vendredi soir si elle nous régale de ses pépites bourrées d’énergie.

Thierry Gil

MJC-L’Escale, vendredi 8 novembre à 21h. Première partie : Maycad. Tarifs : 12€/10€ réduit + adhésion 2€. Billets en vente sur le réseau FNAC et à la MJC à partir du 5 novembre de 14h à 19h. Renseignements au 04 42 18 17 17.


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