J'ai bien aimé ce film qui conte l'enfance du réalisateur dans un Chili sous la dictature de Carlos Ibanez. Il conte aussi la vie de son père Jaime , communiste voué au culte de Staline qui trône dans un cadre de la boutique de lingerie de sa femme Sara. Celle-ci est plantureuse comme une héroïne de Fellini et parle en chantant , elle a dû être cantatrice.
L'enfance de Jodorowsky se passe dans une petite ville d'une région aride du nord du Chili, Tocopilla. Il se sent exclus , d'abord par sa longue chevelure blonde et bouclée qui le féminise , jusqu'à ce que son père décide de prendre en main son éducation et veut en faire un homme solide... Exclus aussi par sa peau blanche et par le fait qu'il est un juif russe...
Quelques scènes marquantes : au début ,un long défilé de malheureux vêtus de sombre , avec des parapluies sombres et tout usés , dans un paysage de montagnes désertiques. Une autre, sur une plage où s'abat une pluie de sardines aussitôt ramassées par les villageois qui en laissent peu pour les mouettes... Beaucoup d'autres scènes poétiques ou picaresques ... avec des clochards , des estropiés ....
Enfin , Jaime , excédé par le régime , veut tuer le dictateur ,mais cela s'avère trop difficile. Il se fait embaucher en temps que palefrenier pour se venger en tuant le cheval adoré de Carlos Ibanez . Le cheval meurt et Jaime est renvoyé.. Il traîne misérablement et retourne chez lui ... La vie reprend plus harmonieuse ....
Beau film plein d'imprévus et d'images surprenantes , poétiques et non dépourvues d'humour.