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Les associés (1991)

Publié le 07 novembre 2013 par Olivier Walmacq
lesassociesaff l'histoire : Ils sont trois, ils sont cambrioleurs, ils s'aiment. Le film rend compte des pérégrinations de ces trois larrons émouvants dans un feu d'artifice de joie et de bonne humeur.

la critique d'hdef (la treizième) : Alors les mauvaises langues vont se dire à la sortie du film (ou plutôt se sont dit) "oh non ! Encore des tripailles, du dégueulasse, de la violence, beeeh !!!". Car en effet, lorsque le film sort, John Woo venait de finir Une Balle dans la Tête qui est à ce jour son film le plus violent ! Échec commercial, il avait mis le créateur de The Killer sur la tangente : les producteurs en avaient assez de ce rigolo qui n'en fait qu'à sa tête et leur fait perdre des millions de $ HK. Donc John Woo commence à se dire qu'il devrait se tourner vers un cinéma plus commercial... Pour le meilleur ou pour le pire.

Les Associés,rassurez-vous, n'est pas du tout un navet uniquement désigné à engranger le plus de fric possible. C'est au contraire une oeuvre douce, agréable et sympathique, qui contraste avec l'ultraviolence des précédents films du cinéaste (et de ses suivants). Pourtant, dans la filmo de maître Woo, elles sont nombreuses les comédies, mais c'est juste qu'on y prête jamais attention. Alors c'est vrai que des films comme Money Crazy ou Laughing Times ou encore Follow the Star ne sont pas des chef d'oeuvre, loin s'en faut, donc à priori, mieux vaut se méfier de cette nouvelle incursion dans le genre, d'autant plus que (comme vous le confirmera ce cher Ze Ring dont j'espère que le retour est prochain) l'humour Hong-Kongais a plutôt tendance à être assez gras...

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Mais pas de ça dans Les Associés ! La grande qualité du film est d'ailleurs (comme Volte-Face) d'être une parfaite synthèse entre le film commercial et le style de John Woo : on y retrouve sa passion de la France, puisqu'une grande partie du film se passe à Paris, les personnages dansent (comme dans les films de Demy) et les protagonistes masculins (Chow Yun Fat en état de grâce et Ti Lung bcp moins convaincant) se nomment... Jules et Jim !

Donc vous l'aurez compris, Les Associés est une oeuvre très personnelle. C'est un film dont la tendresse, la grâce, l'élégance surprend, mais est pourtant réelle, et émeut. C'est probablement le film qui m'a rendu le plus joyeux à chaque visionnage, grâce à sa bonne humeur, à son optimisme; à l'image de cette scène "chaplinesque" où Chow Yun Fat danse sur les roues arrières de son fauteuil roulant. On dirait vraiment du slapstick, mais le mélange est à la fois comique et délicieusement empreint de vitalité et de fraicheur.

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Le tout fait des Associés le film le plus sympathique de son cinéaste, et un de mes préférés, ne serait-ce que parce qu'il montre de manière flamboyante que John Woo n'est pas digne du surnom "Bloody John" comme son maître Peckinpah.

Et croyez-moi, ça fait un bien fou ce film, d'un côté rythmé, mais le rythme est toujours rempli de grands moments cartoonesques (l'émission pour enfants que Chow Yun Fat mime au lieu de donner le code d'un coffre-fort à Leslie Chung, quelle rigolade !) forts sympathiques.

Enfin, c'est le seul film de John Woo où Chow Yun Fat sort de ce rôle de flic tête brûlée ou de tueur amoureux, puisqu'il y joue un personnage dont la joie de vivre est palpable. Il écrase pour une fois Leslie Chung, décidément meilleur dans le registre dramatique qu'ici, où on le sent franchement mal à l'aise.

C'est un grand moment de plaisir salutaire, et un film inoubliable. Et le final est un défouloir finement pensé et complètement dingue !! A découvrir de toute urgence.

Note : 16.5/20 


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