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Sinclair : "La Nouvelle Star, c’est un peu la course du spermatozoïde, il faut essayer d’être le premier"

Publié le 07 novembre 2013 par Swann

D8 diffuse actuellement les castings de l’édition 2014 de la Nouvelle Star. J’ai rencontré Sinclair, pendant les auditions parisiennes, Ce membre du jury réputé intraitable livre son ressenti et ses attentes pour cette nouvelle année.

Quelles sont tes premières impressions après ces nouveaux castings ?

Dans l’ensemble, c’est dans la continuité de ce qu’on a vécu l’année dernière. Le niveau général qui monte, avec un effet super et un effet pervers. Nous avons de plus en plus de jeunes qui ont accès à la culture et la Nouvelle Star c’est un peu un thermomètre des tendances, on sait à peu près dans quelle direction la musique se dirige, et j’ai l’impression qu’on revient de plus en plus à l’essentiel, le choix des chansons se fait un peu moins dans les paillettes. On a des jeunes qui chantent du Brassens par exemple.

C’est grâce à Internet ? 

C’est ma grande théorie. On ne savait pas ce qu’il allait advenir de la musique avec le téléchargement et le piratage. Moi je le sais : ce libre-accès nourrit de plus en plus et de mieux en mieux les gens qui veulent s’intéresser à la musique. Peut-être que pendant quelques années on risque d’avoir encore des problèmes économiques mais on va récupérer ces problèmes avec les artistes qui vont émerger et qui vont être fous.

un effet pervers ?

Il y a moins de casseroles. Le format, les gens le connaissent par cœur maintenant ils ne viennent plus pour la même chose. Ce que j’appelle une casserole, c’est un chanteur spontané qui se fait marrer lui-même. Et ça, il n’y en a plus. Par contre, les candidats sont de plus en plus jeunes. On a une moyenne de 20-22 ans, qui n’est jamais venue avant à la Nouvelle Star.

As-tu eu des coups de cœur cette année ?

Je n’ai pas encore trouvé la fulgurance, le truc que j’aime c’est-à-dire une évidence. C’est quelques facteurs réunis : le charme, la présence, une musicalité originale, ce qu’on avait l’année dernière. Cette année on a moins d’évidence mais plus de choix. Il y a deux filles qui m’ont marqué, assez fortes et très belles. Elles avaient une vision totalement opposée sur la manière d’interpréter la musique. L’une était dans l’émotion et la souffrance, l’autre dans la joie. Ces deux personnages m’ont marqué parce qu’ils étaient vrais.

Est-ce que le jury est plus exigent cette année ?

Personnellement, je crois que j’en ai moins. Je m’aperçois qu’en étant trop exigent je ne laisse pas assez de chance au doute. Par contre quand je n’ai aucun doute, quand un chanteur ne me fait aucun effet je ne lui laisse pas de chance. Je ne vois pas pourquoi quelqu’un qui ne fait pas d’effet au casting me ferait plus d’effet au théâtre, alors que c’est encore plus dur là-bas et que c’est impossible d’être totalement soi-même. Au casting, c’est le candidat qui impose son temps, sa chanson. Au théâtre, c’est nous qui imposons les choses. Et puis, cette année j’ai envie d’être plus naturel, pas que je ne l’étais pas l’année dernière. Je me sens moins cassant, j’ai envie d’être plus cool, d’être moins dans la vitesse d’exécution. Je me sens plus doux.

La Nouvelle Star possède un format particulier, pensez-vous que les candidats qui y participent à cette émission font la course aux autres castings ?

Je pense que les chanteurs qui font la Nouvelle Star ne le font pas forcément pour être la Nouvelle Star mais pour essayer de s’en sortir. C’est un peu la course du spermatozoïde, il faut essayer d’être le premier. Il faut arriver à se faire voir, à se faire entendre, et je peux comprendre qu’ils aillent ailleurs et qu’ils ne soient pas fidèles à la marque. Ce qui est pas mal à la Nouvelle Star, c’est que nous avons une évolution de jugement, ce n’est pas figé. On regarde tel que le chanteur est au début, on voit s’il passe le théâtre avec un groupe, on affine le choix… Après ça reste difficile pour tout ce qui en sorte, je ne mentirai jamais là-dessus : ce n’est pas parce qu’un chanteur sort vainqueur de la Nouvelle Star qu’il a gagné sa carrière, il a juste sauté quelques stations de métros, les plus longues et les plus chiantes.


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